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La diplomatie de Xi Jinping contrariée par la fermeté des Etats-Unis

Le président chinois, Xi Jinping, à Johannesburg, le 24 août 2023.

Xi Jinping n’assistera pas au sommet du G20 qui se tiendra samedi 9 et dimanche 10 septembre à New Delhi. Est-ce pour ne pas mettre en valeur le premier ministre indien, Narendra Modi, alors qu’un conflit frontalier oppose les deux pays ? Parce que Xi préfère remettre à plus tard sa rencontre avec Joe Biden, le président américain ? Parce qu’il a fort à faire en Chine ? Nul ne le sait, mais cette absence est significative des difficultés que doit affronter le numéro un chinois en cette rentrée.

Pourtant, dix mois après le 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC), Xi n’est entouré que de personnes qu’il a lui-même choisies, et la politique zéro Covid qui a quasiment paralysé le pays de 2020 à 2022 n’est plus qu’un lointain souvenir. Malgré cela, les nuages s’accumulent, tant sur le front économique que diplomatique.

Les experts qui avaient prévu une vigoureuse reprise se sont trompés. La situation est sans doute moins catastrophique que certains Occidentaux ne la décrivent, mais la crise de l’immobilier, le surendettement des collectivités locales et le chômage des jeunes, si élevé que le taux n’est plus publié, constituent des problèmes structurels majeurs. Rares sont les économistes à croire que la Chine atteindra les 5 % de croissance cette année, comme initialement prévu.

Comme son prédécesseur, le premier ministre, Li Qiang, multiplie les déclarations en faveur du secteur privé : « Il est nécessaire d’approfondir la réforme et l’ouverture (…) et de créer un environnement de première classe pour le business », a-t-il insisté en inspectant, en août, la riche province du Guangdong. Mais l’accent mis, depuis des mois, par Xi Jinping sur la priorité à accorder à la « sécurité nationale » indique que le PCC entend garder la haute main sur l’économie. « Il y a cinq ans, j’étais optimiste pour l’économie chinoise, mais plus maintenant », nous confiait récemment un industriel qui envisage de délocaliser une partie de sa production en Asie du Sud-Est.

Aide militaire américaine à Taïwan

La guerre technologique que les Etats-Unis mènent à la Chine, ainsi que la perspective d’un conflit autour de Taïwan avec sanctions occidentales à la clé, inquiètent les milieux d’affaires, mais aussi les responsables politiques. En août, 57 scientifiques, qualifiés de « sources de gloire pour la nation », ont été invités à rejoindre les dirigeants réunis comme chaque été dans la station balnéaire de Beidaihe, afin de plancher sur le thème « autonomie scientifique et technologique de haut niveau ».

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