Close

Les chaînes d’information ne connaissent pas la « fatigue informationnelle »

D’où qu’elles viennent, les nouvelles sont mauvaises, mais les chaînes d’information ne sont pas près de s’en plaindre. Tandis que BFM-TV s’apprête à étrenner un nouveau plateau tout en écrans géants et que LCI se flatte d’inaugurer une nouvelle formule de sa matinale, elles font leur rentrée pleines d’espoir : en juin, la part de marché de BFM-TV (3,4 %), CNews (2,4 %, un record), LCI (2,4 %, autre record) et Franceinfo (0,8 %) réunies a atteint le chiffre historique de 9 %, une proportion inédite.

Le poste de télévision a beau perdre de sa superbe dans les salons, le pouvoir d’attraction des chaînes d’info, lui, continue d’agir. Même les 25-49 ans en sont de plus en plus friands, constituant 16 % de leur public. Et « je pense qu’on peut encore progresser », assure Marc-Olivier Fogiel, le directeur général de BFM-TV.

« Structurellement, détaille le dirigeant, les gens consomment moins la télévision en linéaire, et davantage à la demande. Mais ils se retrouvent devant le téléviseur pour les événements en direct que sont le sport et l’information. » Et, comme les réseaux sociaux abreuvent les téléspectateurs de tweets et de posts à longueur de journée, ils s’en remettent toujours plus aux chaînes d’info pour répondre à leur « besoin d’une référence éditoriale, certifiée », affirme-t-il.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La télévision a encore un avenir, mais il reste à tracer

Première à s’être installée sur la TNT gratuite, en 2005, BFM-TV est la plus regardée « chaque année, chaque mois, chaque semaine », a rappelé, jeudi 31 août, Hervé Beroud, le directeur général délégué d’Altice Média, à l’occasion de la présentation des programmes de rentrée de BFM-TV, BFM Business, RMC, etc. – même si, à 3,1 %, la chaîne a perdu 0,2 point de part de marché sur la saison par rapport à la précédente, marquée par l’élection présidentielle.

Logique de différenciation

L’actualité étant la même pour tous, « c’est l’emballage » dans lequel elle est présentée qui permet à chacune de trouver sa voie, explique Marc Bassoni, maître de conférences à l’école de journalisme d’Aix-Marseille, auteur, avec Alexandre Joux, d’une Introduction à l’économie des médias (Armand Colin, 2014). « Dans ce marché standardisé, chacune élabore un cocktail particulier, une niche dans laquelle elle va être unique », détaille-t-il.

Deuxième sur le podium (2,2 % sur 2022-2023), CNews a ainsi vu son audience décoller lorsqu’elle s’est muée en une chaîne d’opinion à dominante réactionnaire, après son rachat par Vivendi, en 2016. Pour LCI, la révélation est arrivée en 2022. Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, la chaîne du groupe TF1 a vu croître le nombre de ses fidèles, au point d’enregistrer, la saison dernière, la « plus forte progression en part d’audience » de toutes les chaînes d’info (2 %, + 0,6 point), ont souligné Fabien Namias, son directeur général, et Thierry Thuillier, le directeur de l’information du groupe TF1, mercredi 30 août. « Soit on répond à l’anxiété informationnelle en attisant les peurs, soit on fait sortir les gens d’une forme de brouillard dans lequel ils sont plongés, en choisissant de les éclairer », explique M. Namias, revendiquant fièrement d’avoir choisi la deuxième option.

Il vous reste 47.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top