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Niger : Macron soutient Mohamed Bazoum, le régime militaire dénonce une « ingérence supplémentaire »

Le régime militaire au pouvoir au Niger a dénoncé vendredi 1er septembre une « ingérence supplémentaire » de la France, après des propos tenus lundi par Emmanuel Macron, qui avait réitéré son soutien au président renversé, Mohamed Bazoum.

« Le gouvernement de la République du Niger a suivi avec consternation les propos tenus le lundi 28 août 2023 par le président de la République française (…), ces propos constituant une ingérence supplémentaire flagrante dans les affaires intérieures du Niger », a déclaré le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

« J’appelle tous les Etats de la région à avoir une politique responsable », avait déclaré lundi Emmanuel Macron, rappelant que la France soutient « l’action diplomatique et quand elle le décidera militaire » de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) « dans une approche de partenariat ». « Les propos de M. Macron et ses incessants efforts en faveur d’une invasion du Niger visent à perpétuer une entreprise néocolonialiste sur le peuple nigérien, qui ne demande rien d’autre que de décider par lui-même de son destin », a affirmé le colonel-major Abdramane.

Emmanuel Macron a répété ce vendredi que la France ne prendrait de décision sur le Niger que « sur la base d’échanges avec le président Bazoum », renversé par des militaires qui n’ont « aucune légitimité ». « Les décisions que nous prendrons, nous les prendrons sur la base d’échanges avec le président Bazoum, quelles qu’elles soient », a martelé le chef de l’Etat français en marge d’un déplacement dans le Vaucluse.

1 500 soldats français au Niger

Alors que les militaires au pouvoir à Niamey ont annoncé vouloir expulser l’ambassadeur de France, et que se pose la question du départ des 1 500 soldats français basés dans le pays, Emmanuel Macron a une nouvelle fois rendu hommage à Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat du 26 juillet. Affirmant lui parler « chaque jour », il a salué « l’engagement, l’action, le courage » du chef de l’Etat déchu.

Emmanuel Macron a aussi renouvelé son soutien aux « décisions courageuses et claires prises » par la Cedeao, « qui a décidé de condamner ce putsch, qui a pris des sanctions économiques et financières lourdes, et qui souhaite maintenant » une restauration de « l’ordre constitutionnel ».

Cette déclaration du président français intervient toutefois alors que le président du Nigeria, Bola Tinubu, également à la tête de la Cedeao, a évoqué pour la première fois jeudi l’idée d’une transition de neuf mois pour les militaires au pouvoir au Niger voisin. Cette prise de position augure-t-elle d’un isolement diplomatique de la France ? « La solitude, quand elle est fidèle aux principes et au respect qu’on doit aux peuples, ne me gêne pas », a rétorqué vendredi Emmanuel Macron.

Le Monde avec AFP

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