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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT : « Nous n’avons pas de revanche à prendre sur le gouvernement »

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, au siège de l’organisation syndicale à Paris, le 28 août 2023.

Elue le 21 juin à la tête de la CFDT, Marylise Léon hérite d’une centrale dont les troupes ont été renforcées par la bataille contre la réforme des retraites. Laissant derrière elle ce combat perdu, malgré une forte mobilisation, elle appelle, aux côtés de sept autres syndicats, à une journée d’action le 13 octobre en faveur du pouvoir d’achat et « contre l’austérité ». Dans un entretien au Monde, elle estime que la question salariale « se traite d’abord dans les entreprises et dans les branches professionnelles ». Et, alors que le gouvernement a décidé d’étaler dans le temps la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée pour les entreprises, elle critique le « dogme » consistant à ne pas augmenter les impôts, une « impasse ».

L’intersyndicale a annoncé une journée d’action le 13 octobre. S’agit-il d’une revanche, d’une sorte de « match retour » après la défaite des organisations de salariés et de défense de la jeunesse dans la bataille contre la réforme des retraites ?

Ce n’est absolument pas l’état d’esprit de la CFDT. Nous sommes toujours aussi combatifs et déterminés à obtenir des améliorations pour les droits des travailleurs, mais nous n’avons pas de revanche à prendre sur le gouvernement. Nous continuons d’affirmer que la réforme des retraites est injuste, sachant que nos interlocuteurs privilégiés, ce sont les employeurs. Nous nous adressons à eux en priorité pour tirer vers le haut la situation des travailleurs au quotidien, et c’est avec eux qu’il faut négocier pour tenter de trouver des compromis. La préoccupation numéro un des salariés du privé, aujourd’hui, tourne autour des enjeux de pouvoir d’achat. C’est aussi vrai pour les agents de la fonction publique. Nous continuons donc notre boulot de syndicaliste en répondant présents sur des sujets sur lesquels nous sommes attendus.

Pourquoi inscrire cette journée du 13 octobre dans une campagne décidée par la Confédération européenne des syndicats (CES) ?

L’intersyndicale l’avait évoqué dès la mi-juin. Nous voulons nous appuyer sur cette démarche de la CES, qui intervient au moment où les règles de gouvernance économique, au sein de l’Union européenne, sont en train d’être révisées – avec notamment la disposition selon laquelle le déficit public ne doit pas excéder 3 % du PIB [produit intérieur brut]. De plus, les Etats membres, dont la France, s’apprêtent à débattre de leurs lois de finances pour 2024. Il s’agit donc de montrer que le monde du travail demeure mobilisé dans une période où les politiques menées sont susceptibles d’être synonymes d’austérité.

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