Close

Rebondir après Parcoursup : « Je prends cet échec comme une bénédiction »

La « sanction Parcoursup », comme dit Josépha Fernier, lui est tombée sur la tête par un beau jour de mai 2021… Venant d’un bon lycée public d’Ile-de-France, avec une moyenne générale honorable, cette étudiante de 20 ans aujourd’hui était persuadée d’obtenir la licence de droit qu’elle avait demandée, à l’université d’Assas. Mais le jour J, son vœu fut directement refusé, et les autres formations de droit demandées l’ont placée « bien loin, trop loin, sur liste d’attente… ». Sa réaction fut alors clairement « disproportionnée », selon ses mots : « J’ai appelé mon père en pleurant, en lui disant que je ne ferais rien de ma vie, que tout était fichu. C’était la fin du monde… », se souvient-elle en souriant. Sa déception n’est pas une exception : lors de la procédure d’admission 2021, 30 % des candidats interrogés se déclaraient insatisfaits des réponses de la plate-forme (ils étaient 24 % en 2023). Sans compter ceux n’ayant reçu aucune proposition d’admission (7 % des lycéens en 2021).

Mais si Josépha en rit aujourd’hui, c’est que la fin du monde n’arriva point. Après un an de classe préparatoire littéraire, proposition qu’elle avait fini par accepter par défaut, elle a bifurqué dès 2022 vers une deuxième année de licence lettres, édition, médias, audiovisuel (LEMA) à la Sorbonne, où elle est aujourd’hui une étudiante de troisième année heureuse. « Je n’aurais jamais pensé à cette formation en terminale. C’est en prenant le temps de chercher durant la prépa que je me suis rendu compte que ça me correspondait bien », explique-t-elle. Avant de résumer : « Même en cas d’”échec” sur Parcoursup, il ne faut pas se torturer et se décourager, rien n’est joué. Il est toujours possible de rebondir ou de se réorienter en découvrant d’autres voies qui plaisent. »

Dès le mois de juillet, les commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) réservent parfois de bonnes surprises. Celles-ci permettent aux candidats n’ayant reçu aucune proposition d’admission sur Parcoursup de trouver des places vacantes. Mais pour beaucoup de jeunes, comme Josépha, le rebond passe par une réorientation plus tardive. Qu’ils ne se soient pas épanouis dans une formation « de second choix », ou bien qu’ils aient été déçus par la réalité ou les conditions d’étude d’une filière qu’ils avaient pourtant souhaitée, 15 % des jeunes entrés dans l’enseignement supérieur en 2021-2022 se sont réorientés en cours de première année, selon les statistiques du ministère. Ce chiffre était de moins de 10 % en 2013. Sur la même période, le taux de non-réinscription dans le supérieur est passé de 27 % à 19 %. Autrement dit, petit à petit, les réorientations prennent le pas sur les abandons définitifs.

Il vous reste 65.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top