C’est par une vidéo sur le réseau social TikTok que le président de la République a lancé le « passe rail ». Les ventes de cette nouvelle carte démarrent mercredi 5 juin. Elle permettra aux jeunes de 16 à 27 ans de voyager de manière illimitée sur le réseau des TER, trains de nuit et Intercités moyennant un abonnement à 49 euros par mois, à compter du 1er juillet et pendant deux mois.
« Alors… en septembre dernier, chez HugoDécrypte [qui compte 2,7 millions d’abonnés sur YouTube], j’avais pris un engagement : mettre en place le “passe rail” en France (… ), la possibilité pour les jeunes d’avoir une offre écologique. Eh bien, demain, 5 juin, c’est chose faite. Engagement tenu », explique Emmanuel Macron en mode selfie.
Une annonce qu’il tenait à faire avant les vacances et, surtout, avant les élections européennes du 9 juin. Au total, 700 000 jeunes sont éligibles à cette offre et le gouvernement table sur la vente d’environ 60 000 passes. Ce qui coûterait un peu moins de 15 millions d’euros, dont 80 % sera pris en charge par l’Etat et 20 % par les régions, habituelles autorités organisatrices des trains régionaux.
Pas en Ile-de-France
Le dispositif est une idée de l’ancien ministre des transports Clément Beaune, inspiré du Deutschlandticket (« ticket Allemagne ») lancé par nos voisins le 1er mai 2023. Il exclut, lui aussi, les trains à grande vitesse, mais, à la différence du dispositif français prévu pour l’été, il est ouvert à tous et toute l’année et donne accès aux réseaux urbains. La mesure allemande, qui compte 11 millions d’abonnés, coûte toutefois plus de 3 milliards d’euros par an, financés par l’Etat et les Länder. Une réflexion est donc en cours pour remonter le prix à 59 euros, voire à 69 euros mensuels. Le dispositif a surtout séduit les habitants des villes, qui représentent 8 abonnés sur 10 et qui étaient déjà utilisateurs des transports en commun.
C’est ce coût qui a conduit le gouvernement à resserrer le dispositif sur les jeunes et sur l’été. Le passe rail ne permet pas, en outre, de voyager en Ile-de-France, où le prix du Navigo mensuel est de 84,10 euros. La région n’a donc pas souhaité participer. Mais, à écouter le ministre des transports, Patrice Vergriete, ce n’est pas tant le prix qui a empêché d’intégrer la région-capitale dans le dispositif que « le temps imparti », qui « n’a pas permis d’embarquer tous les acteurs », explique-t-il.
Selon le ministre, il aurait fallu réussir à mobiliser la région, son autorité organisatrice, mais surtout les opérateurs : RATP, Transilien (SNCF), Transdev et Keolis. Ce qui sera possible l’an prochain, si l’expérimentation est confirmée. Lui rêve surtout d’un « passe Erasmus du rail », une version européenne. Le passe rail donne accès aux trains de nuit (Intercité), mais il faut payer 19,50 euros pour avoir une couchette.
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