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Climat : pourquoi ne pas mettre du nucléaire partout ?

Le chantier de l’EPR de Flamanville, en Normandie, a commencé en 2003 et se termine en 2024

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 h 30. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.

La question de la semaine

« Bonjour, puisque le nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre, pourquoi on ne déploie pas des centrales nucléaires partout dans le monde ? Est-ce que ce ne serait pas le moyen le plus simple d’atteindre nos objectifs climatiques ? Merci pour vos émissions » (Question posée par Pierre à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr)

Ma réponse : Le nucléaire, qui émet peu de gaz à effet de serre, représente aujourd’hui moins de 10 % de la production d’électricité dans le monde et 4 % de la production d’énergie. Pour construire des centrales, il faut un savoir-faire industriel et de gestion des risques dont la plupart des pays ne disposent pas – et également beaucoup d’argent. Construire des milliers de réacteurs entre maintenant et 2050 n’est pas une option très réaliste. Vous pouvez retrouver des éléments intéressants sur le nucléaire dans cet épisode de « Chaleur humaine » sur le sujet : Le nucléaire est-il utile dans la bataille climatique ?

1/ Quelle est la part du nucléaire dans le monde ?

On compte environ 400 réacteurs nucléaires en activité dans le monde, mais la France est un cas assez rare : le nucléaire produit 65 % de notre électricité – contre 20 % pour les Etats-Unis et 5 % en Chine. Ces dernières années, le nombre de réacteurs en activité a plutôt diminué, et va continuer à se restreindre : certains pays, comme l’Allemagne, ont décidé d’arrêter pour des raisons politiques. D’autres, comme le Royaume-Uni, vont devoir fermer leurs centrales dans les prochaines années pour des raisons techniques.

Le nucléaire est une industrie de temps long : il faut entre cinq et dix ans en moyenne pour mettre un réacteur sur le réseau. On en compte 59 en construction dans le monde – dont 22 en Chine. En parallèle, plus d’une centaine de réacteurs ont plus de quarante ans, ce qui les rapproche plutôt de leur fin de vie. (Vous pouvez en lire plus sur l’état de l’industrie nucléaire dans le monde dans cet article de ma collègue Marjorie Cessac.)

Résultat : même si on décidait de construire beaucoup de réacteurs nucléaires aujourd’hui, on arriverait tout juste à maintenir le niveau de production nucléaire d’aujourd’hui en 2050. Dans les scénarios de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’essentiel de la production électrique en 2050 viendra d’énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien.

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