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Le Mexique, le Vietnam ou le Maroc, ces nouveaux pays « connecteurs » de la mondialisation

Des téléviseurs à écran plat assemblés dans l’usine de fabrication Hisense, à Rosarito, au Mexique, le 21 mai 2019.

Vue du Mexique, la mondialisation se porte à merveille. Les entreprises du monde entier s’y installent, en particulier dans les régions du Nord, frontalières avec les Etats-Unis. Mattel, le fabricant de la poupée Barbie, a investi 47 millions de dollars (43 millions d’euros) entre 2020 et 2022 pour faire de son usine de Monterrey la plus grande au monde. Le géant de l’électronique taïwanais Foxconn a déjà investi 690 millions de dollars dans le pays ces quatre dernières années et a annoncé, en février, l’achat, pour 27 millions de dollars, d’un terrain dans l’Etat de Jalisco afin de renforcer sa présence. Les investissements étrangers dans le pays ont battu un record en 2023 en atteignant 36 milliards de dollars.

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Avec le Vietnam, l’Indonésie ou encore le Maroc, le Mexique fait partie de ces pays dits « connecteurs », qui, grâce à leur non-alignement, sont devenus des courroies de transmission d’une mondialisation grippée par les tensions géopolitiques et l’essor du protectionnisme. « Aujourd’hui, le commerce et l’investissement mondiaux ont résisté principalement parce que les flux ont été réacheminés via des pays connecteurs », affirme le Fonds monétaire international (FMI), dans une étude, publiée en avril, qui avance que ces derniers « pourraient bénéficier de la fragmentation géo-économique croissante ».

Le Mexique tire profit de la rivalité entre Pékin et Washington pour s’imposer comme un intermédiaire. Depuis le déclenchement de la guerre douanière entre les deux puissances en 2018, la Chine a accéléré ses investissements dans l’industrie manufacturière mexicaine pour se frayer un chemin détourné vers la première économie du monde. Ces investissements ont presque décuplé entre 2017 et 2022, passant de 31,6 à 282 millions de dollars, même s’ils ne représentent pas plus de 1 % du total annuel.

Le géant chinois de l’électronique et de l’électroménager Hisense a annoncé en 2021 un financement de 260 millions de dollars dans une usine à Monterrey, et le numéro deux mondial des véhicules électriques, BYD, qui lorgne aussi le marché nord-américain, souhaite s’y implanter. Selon la plate-forme d’intelligence économique SiiLA, spécialisée dans l’immobilier commercial, les deux tiers des entreprises chinoises présentes au Mexique se concentreraient dans les trois régions industrielles de Monterrey, Saltillo et Tijuana, situées le long de la frontière avec les Etats-Unis. Une localisation qui laisse peu de doutes sur le marché qu’elles ciblent en priorité.

La proximité compte autant que la variable du coût

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