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Les syndicats enseignants dénoncent la « vision passéiste » de l’école d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, lors de sa visite au collège Jean-Lartaut, à Jarnac (Charente), le 28 février 2023.

Les propos d’Emmanuel Macron sur l’école, dans Le Point, mercredi 23 août, ont fait bondir une partie de la communauté éducative. Le chef de l’Etat y expose sa vision de l’éducation, le « cœur de la bataille » à mener, car « c’est à partir de là que nous rebâtirons la France ». Si l’objectif est partagé, l’accent mis sur l’« autorité des savoirs » et l’« autorité des maîtres » ainsi que les critiques envers un « pédagogisme qui disait au fond que l’école ne doit plus transmettre » font figure de « vieilles rengaines » pour les acteurs de l’éducation.

« Emmanuel Macron accumule les poncifs anciens et simplistes sur l’école afin de toucher l’électorat de droite », juge Jérôme Fournier, secrétaire national du syndicat enseignant SE-UNSA. Pour l’ancien recteur Alain Boissinot, Emmanuel Macron « reprend des thèmes qui sont des grands classiques de la droite, sans connaître réellement le dossier » : « L’opposition entre pédagogie et transmission alimente les polémiques depuis plus de vingt ans, sans aucun sens. Tout l’art d’enseigner, c’est d’articuler les deux, et tout enseignant sérieux le sait. »

Outre la tonalité conservatrice des propos du président de la République, ses propositions irritent bon nombre de membres du personnel de l’éducation. Les enseignants d’histoire-géographie au premier chef.

Des programmes d’histoire « chronologiques »

Emmanuel Macron veut reprendre les programmes de leur discipline, afin que l’histoire soit enseignée « de manière chronologique ». L’Association des professeurs d’histoire et de géographie, par la voix de la secrétaire générale, Christine Guimonnet, dénonce un « mensonge public ». L’histoire est bien enseignée de manière chronologique en primaire, puis de nouveau au collège, dont les programmes datent de 2016, et une nouvelle fois au lycée, où ils ont été repensés au moment de la réforme du bac de 2018, sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. « C’est un mauvais procès qui ressort périodiquement, simplement parce que certains relient ce sujet aux problématiques de récit national et de construction de l’identité », analyse M. Boissinot.

Pour le président de la République, cette rénovation des programmes s’inscrit en effet dans la perspective d’une « refondation de la nation ». Des propos jugés « dangereux » par Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, le principal syndicat des enseignants des collèges et des lycées. « Dans une démocratie, le pouvoir politique n’a pas à définir les programmes », estime-t-elle. « Le chef de l’Etat invoque une vision passéiste et erronée de l’histoire qui jette un nouveau discrédit sur notre métier », renchérit Mme Guimonnet.

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