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Les milieux économiques vent debout contre les mesures de Bercy

Depuis 2017 et l’avènement de la politique pro-business d’Emmanuel Macron, l’université d’été du Medef tenait plutôt du parcours de santé pour les membres du gouvernement. Ce grand raout patronal, qui se tiendra les 28 et 29 août à l’hippodrome de Longchamp, à Paris, devrait être nettement plus tendu cette année. Depuis que le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a envisagé, lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, début juillet, une modification du rythme de baisse de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), cet impôt de production pourtant censé être supprimé entièrement en 2024, c’est l’émoi dans les milieux économiques. Au terme d’un été de réflexion, pour des raisons budgétaires, les 4 milliards restants de la CVAE seront finalement supprimés en quatre ans, à raison de 1 milliard par an d’ici à 2027, a laissé entendre le locataire de Bercy, en déplacement en Haute-Savoie, jeudi 24 août.

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Et il goûte peu l’animosité des patrons à cette idée. « Je me suis personnellement battu dès 2018 pour baisser les impôts de production au nom de la défense de notre industrie. Cela ne faisait même pas partie des promesses du président en 2017 et pourtant nous l’avons fait ! (…) Je n’ai qu’une parole », a-t-il souligné, rappelant avoir déjà « baissé de 14 milliards les impôts de production [depuis 2018] ». Dans son entourage, on s’agace que « les entreprises hurlent à la mort car on modifie la trajectoire de baisse d’un impôt : on fera ces baisses, mais au rythme que nous déciderons ».

« Nous sommes un peu déconcertés »

De quoi faire bondir les intéressés. « Ce n’est pas tant un sujet politique ou de principe, mais d’efficacité : ces baisses ont donné de bons résultats en termes de création d’emploi et d’investissement », déplore Patrick Martin, le tout nouveau patron du Medef, qui a rencontré fin juillet Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée. « Nous sommes un peu déconcertés que l’Etat ne sache pas trouver ailleurs une somme qui représente 0,4 % de la dépense publique, prenant ainsi le risque d’envoyer un message négatif aux entreprises », abonde-t-on au Medef.

A Bercy comme dans la majorité, on met cette véhémence sur le compte de l’arrivée récente de M. Martin à la tête de l’organisation patronale et de la proximité des fameuses universités d’été. « Chacun essaie de se faire entendre, mais ils ne vont pas nous déclarer la guerre, c’est un peu surjoué », veut croire un pilier de la majorité.

Un autre dossier inquiète les patrons : la possible remise en cause des allègements de cotisation sur les salaires de plus de 2,5 smic, sujet sur lequel les députés Marc Ferracci (Renaissance, Français établis hors de France) et Jérôme Guedj (Parti socialiste, Essonne) doivent remettre un rapport fin septembre. « Cela concernerait les salaires qui sont le cœur de l’industrie », déplore Alexandre Montay, délégué général du METI, l’association des entreprises de taille intermédiaire. Cette fois-ci, les patrons semblent avoir été entendus : le sujet ne devrait pas figurer dans le projet de loi de finances 2024, assure Bercy.

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