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Après le remaniement, Emmanuel Macron donne le ton à son nouveau gouvernement

Emmanuel Macron, à Paris, le 21 juillet 2023.

Une trentaine de fois, Emmanuel Macron a tapé du poing sur la table. Ce vendredi 21 juillet, pour le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Borne, ficelé la veille au soir, le chef de l’Etat a fixé, sourcil froncé et l’air impatient, le « cap » à suivre pour le pouvoir exécutif.

Peu bavard depuis les émeutes urbaines de début juillet, sans récit émanant de ses propres équipes sur la ligne issue des « cent jours », le président de la République a décidé de rendre public le propos liminaire qu’il a adressé, fermement, à son équipe gouvernementale remaniée. Tout en s’efforçant de rectifier la lecture des événements des derniers jours.

Oui, il a réaffirmé « avec clarté » sa « confiance » en la première ministre, Elisabeth Borne, qu’il a citée – un record – douze fois. Le lundi précédent, l’Elysée avait fait savoir par un simple SMS que celle-ci était confirmée dans ses fonctions à Matignon. Un procédé jugé peu respectueux de la lettre de la Ve République, y compris au sein du camp présidentiel, et qui a nourri les commentaires sur une mésentente entre les deux rives de la Seine.

Le chef de l’Etat a souhaité remonter à sa décision originelle, en mai 2022, de la nommer à Matignon : « J’avais conscience qu’il s’agissait là d’un choix fort. » Il le reconfirme au nom de « la continuité et de l’efficacité », poursuit-il, tandis que la présidence publie un cliché où l’on voit Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, complices, conversant au premier étage du palais. Le « bras de fer » entre eux, narré à la presse par une partie de l’entourage du président lui-même, ne serait fait que de « bruits parasites », désamorce-t-on à l’Elysée.

Quatre priorités

Le « cap » du second quinquennat serait, là encore, « clair et simple », renvoie le chef de l’Etat, qui se sait dépeint en président sans cap. « C’est celui de l’indépendance du pays pour consolider un modèle plus juste », décode-t-il, avant de dérouler quatre priorités : la réindustrialisation et le plein-emploi ; l’amélioration des services publics, en particulier l’école et la santé ; la transition écologique ; l’ordre républicain.

« Nous croyons au travail et au mérite », cite-t-il comme principes directeurs, sans aborder la douloureuse réforme des retraites qui, il y a cent jours, a jeté des millions de Français dans la rue. « Nous utilisons la Constitution avec exigence, respect, mais détermination », cadre-t-il toutefois, en réponse aux critiques sur le recours à l’article 49.3 de la Constitution (qui permet l’adoption d’un texte sans vote) pour valider le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans, et en s’autorisant, en filigrane, de possibles futurs 49.3.

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