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Guerre Israël-Hamas, jour 175 : la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, toujours dans la ligne de mire israélienne

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Quatre jours après l’adoption à l’ONU d’une résolution exigeant un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza, et au lendemain d’une ordonnance de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël d’empêcher la famine qui « s’installe », les combats continuaient, vendredi 29 mars, dans l’enclave palestinienne. L’armée israélienne concentrait ses attaques sur la ville de Rafah et continuait ses opérations militaires dans et autour de plusieurs hôpitaux.

Bombardements à Rafah, la grande ville du Sud toujours dans la ligne de mire israélienne

Après un bombardement israélien à Rafah, le 29 mars 2024.

Les bombardements menés, vendredi, par l’armée israélienne ont visé plusieurs cibles à Rafah, la grande ville du sud de Gaza où s’est réfugiée près de la moitié la population de l’enclave, selon l’ONU. Le ministère de la santé contrôlé par le Hamas a fait état de « dizaines de morts » depuis la veille, portant le bilan à 32 623 morts et plus de 75 000 blessés en près de six mois de guerre.

Le gouvernement israélien reste déterminé à lancer une vaste offensive terrestre dans cette zone, en dépit de la présence massive de réfugiés et des pressions internationales croissantes, y compris des alliés américains. « Nous tenons le nord de la bande de Gaza ainsi que Khan Younès. Nous avons coupé en deux la bande de Gaza et on se prépare à entrer à Rafah », a dit, jeudi soir, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, pour qui la ville palestinienne est le dernier bastion du Hamas dans l’enclave.

Selon un haut responsable américain, cité par l’Agence France-Presse, la délégation israélienne qui a annulé cette semaine « une réunion consacrée à Rafah » a accepté « une nouvelle date » pour discuter des possibles « alternatives » à une invasion terrestre.

Trois des plus grands hôpitaux de la bande de Gaza toujours encerclés

Dans le quartier où se trouve l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, le 28 mars 2024.

Les opérations terrestres israéliennes continuaient, dans et aux abords de trois grands hôpitaux, accusés d’abriter des bases du Hamas et du Jihad islamique. L’hôpital Al-Shifa, le plus grand centre hospitalier de l’enclave, est assiégé depuis le 18 mars. L’armée israélienne dit avoir « éliminé environ 200 terroristes », évacué des milliers de personnes réfugiées à l’intérieur et prévenu « toute atteinte aux civils, patients, équipes médicales et matériel ». Une information qui n’a pu être vérifiée ni par les médias locaux ni par la défense civile et le Croissant-Rouge, car le quartier de l’hôpital, dans la ville de Gaza, est bouclé depuis.

Des tanks et des véhicules blindés israéliens entouraient également les hôpitaux Nasser, Al-Amal et Al-Qarara, distants d’environ un kilomètre, dans la ville de Khan Younès. Là aussi, l’armée israélienne dit y avoir tué des combattants palestiniens. Selon le Croissant-Rouge palestinien, des milliers de civils étaient réfugiés dans l’hôpital Nasser, le plus grand du sud du territoire, en début de semaine. L’hôpital Al-Amal, lui, « a complètement cessé de fonctionner » dès mardi.

Une famine « imminente » pour la plupart des habitants de Gaza

Matthew Hollingworth, chargé des territoires palestiniens au Programme alimentaire mondial de l’ONU, est le dernier responsable en date à avertir sur l’état humanitaire catastrophique dans l’enclave palestinienne. « Il n’y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente », a-t-il écrit. Selon l’ONU, la quasi-totalité des 2,4 millions d’hommes, femmes et enfants survivant dans la bande de Gaza sont menacés de famine, notamment dans le Nord.

La veille, la Cour internationale de justice avait dit qu’Israël, qui instaure un blocus de l’enclave, devait assurer « une aide humanitaire de toute urgence ». Plusieurs pays organisent des parachutages et des expéditions par voie maritime, mais tous reconnaissent que cela ne peut se substituer à l’acheminement par la route.

Philippe Lazzarini, patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dit qu’Israël doit « permettre à l’Unrwa d’atteindre le nord de la bande de Gaza avec des convois de nourriture (…) quotidiennement et d’ouvrir d’autres points de passage terrestres ». Israël a accusé l’agence onusienne d’avoir employé des centaines de « terroristes » à Gaza et refuse désormais de laisser passer ses convois humanitaires.

Le gouvernement israélien « a approuvé un prochain cycle de négociations » au Qatar et en Egypte

Le bureau de Benyamin Nétanyahou a annoncé, vendredi, qu’il avait « approuvé » la participation d’une délégation israélienne dans les prochaines discussions pour une trêve, qui devraient commencer « dans les prochains jours ».

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En début de semaine, dans la foulée de la résolution de l’ONU exigeant un « cessez-le-feu immédiat » pendant le mois du ramadan, les délégations d’Israël et du Hamas s’étaient accusées mutuellement de l’enlisement des négociations. Outre une trêve de plusieurs semaines, il s’agit aussi du sort des 130 otages retenus par les groupes islamistes palestiniens et des prisonniers palestiniens en Israël.

Le Qatar – qui joue le rôle de médiateur avec l’Egypte et les Etats-Unis – avait dit que malgré les commentaires négatifs des deux camps, les négociations indirectes continuaient. Depuis le début de la guerre, une seule trêve a été instaurée pendant une semaine fin novembre.

Le Monde avec AFP

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