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Les responsables de « Quotidien » assurent que le pluralisme est « parfaitement respecté », même sans inviter des membres du RN

L’animateur et producteur Yann Barthès lors de son audition devant les députés, mercredi 27 mars 2024.

Les responsables de l’émission « Quotidien », de Yann Barthès, diffusée sur la chaîne TMC, ont assumé ne pas inviter de membre du Rassemblement national (RN) en plateau, mercredi 27 mars devant les députés, en faisant valoir que les règles d’équilibre du temps de parole étaient, malgré cela, « parfaitement respectées ».

Ne pas inviter de responsable RN en plateau est une « décision collective » et c’est « lié à la manière dont les journalistes de la rédaction vivent le traitement que leur inflige le RN », a assuré le producteur Laurent Bon (société Bangumi). « Le RN boycotte, discrédite et agresse les équipes de “Quotidien” depuis des années », a renchéri l’animateur et producteur Yann Barthès. Il a reproché au parti d’extrême droite « d’interdire » l’accès à ses meetings aux journalistes de l’émission, victimes, selon lui, de « violences sur le terrain ».

Tous deux étaient auditionnés par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT). Ils étaient accompagnés de leur journaliste Julien Bellver et de responsables de TF1, groupe auquel appartient TMC. Cette audition avait été réclamée par le RN, qui déplore ne pas être invité dans l’émission « Quotidien », une demande acceptée par le président de la commission, Quentin Bataillon (Renaissance).

« Je ne vais pas vous dire que je suis ravi d’être là », a lancé en préambule Yann Barthès. « Je suis fier de tout ce que nous avons fait. Je sais que cette phrase pourra être retenue contre moi, mais je la dis quand même », a-t-il précisé, ajoutant que la « ligne éditoriale » de l’émission est marquée par des « valeurs d’humanisme, antiracistes, de liberté et d’égalité ».

Le pluralisme est au cœur des travaux de la commission

« Toutes les sensibilités politiques s’expriment dans l’émission » et le « cadre légal » de l’équilibre des temps de parole est « parfaitement respecté », a de son côté fait valoir Ara Aprikian, numéro 2 du groupe TF1.

Le temps de parole est contrôlé par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), le régulateur, de manière globale, à la fois sur les plateaux et dans les séquences enregistrées.

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« Ça n’est pas le même niveau de qualité quand on peut s’exprimer en direct », a réagi le député RN Thomas Ménagé, en accusant « Quotidien » d’être « la seule émission du PAF [paysage audiovisuel français] qui assume exclure une partie du spectre politique ».

« Si demain vous étiez accrédités à nos meetings, est-il possible que nous soyons invités sur vos plateaux ? », a demandé M. Ménagé. « On ne peut pas conditionner » l’un à l’autre, a répondu M. Bon. Les règles pourraient évoluer après une récente décision du Conseil d’Etat sur le pluralisme dans les médias. « Si on nous demande de vous recevoir, si c’est la loi, évidemment on le fera », a également assuré le producteur.

La question du pluralisme est au cœur des travaux de la commission d’enquête. Ces dernières semaines, elle a également interrogé les vedettes de CNews, dont Pascal Praud, et celles de C8, comme Cyril Hanouna. Ces chaînes du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sont accusées par des personnalités de gauche de promouvoir des opinions d’extrême droite, ce qu’elles contestent.

Le Monde avec AFP

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