Grâce à l’engouement planétaire suscité par Taylor Swift, Seventeen, Stray Kids, Drake et The Weeknd, en tête des stars les plus écoutées, la musique enregistrée se porte bien. Sur les huit milliards d’habitants de la planète, le nombre d’abonnés au streaming musical continue de faire des adeptes. Le rapport mondial sur la musique 2024 de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), publié jeudi 21 mars, dénombre pour la première fois 500 millions d’abonnements payants à des services de streaming musical dans le monde en 2023. Une première. Soit, en comptant les offres famille, « 667 millions d’utilisateurs de comptes payants, avec des taux de pénétration locaux très variables selon les pays ».
Si la musique enregistrée a subi une crise sans précédent au début des années 2000, le constat de l’IFPI se veut optimiste. 2023 enregistre pour la neuvième année consécutive une hausse de 10,2 % du chiffre d’affaires, à 28,6 milliards de dollars (26,16 milliards d’euros), par rapport à 2022. Le streaming par abonnement génère l’essentiel de cette croissance et représente désormais près de la moitié du marché.
L’étude précise que cette embellie s’explique notamment par les hausses des tarifs pratiquées par les plates-formes. La surprise vient de la belle santé des ventes de CD, grâce à l’engouement pour la K-pop, et de celles, déjà bien établies, du vinyle. Ces revenus « physiques » ont affiché en 2023 une hausse de 13,4 %. « C’est la troisième année consécutive que les recettes numériques et physiques progressent simultanément », souligne l’étude.
« Piratage numérique »
La hausse des revenus s’observe dans toutes les régions de la planète : Etats-Unis et Canada (+ 7,4 %), Europe (+ 8,9 %), Asie (+ 14,9 %), Amérique latine (+ 19,4 %), Océanie (+ 10,4 %), Moyen-Orient et Afrique du Nord (+ 14,4 %) et Afrique subsaharienne (+ 24,7 %).
Sur le podium des cinq principaux pays, les Etats-Unis arrivent en tête, suivis par le Japon, le Royaume-Uni, la Grande-Bretagne puis la Chine. Cette dernière a connu, dans ce classement, la plus forte croissance (25,9 %). La France n’est plus qu’en sixième position.
L’IFPI attribue ces résultats « à l’investissement soutenu des maisons de disques dans les projets et les carrières des artistes ». Lauri Rechardt, directeur juridique et codirecteur par intérim de l’IFPI, ne cache pas non plus la face noire du secteur : « Il est important que nous prenions la mesure des défis auxquels l’industrie est confrontée, y compris la fraude au streaming et le piratage numérique sous toutes ses formes. » Sans dire pour autant à combien se monte le manque à gagner dû à ces pratiques. Comme tous les patrons de majors qui accueillent de façon plutôt favorable les promesses de l’intelligence artificielle, il redoute aussi fortement « la menace des abus engendrés par l’intelligence artificielle générative si elle n’est pas développée de façon responsable, éthique et dans le respect des droits des artistes et des producteurs ».
