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Débat sur l’Ukraine au Parlement : LFI annonce voter contre la stratégie française d’aide à Kiev, le RN s’abstiendra

Les députés de La France Insoumise, à l’Assemblée, le 5 mars 2024.

Alors que les députés doivent s’exprimer mardi 12 mars sur la stratégie d’aide à l’Ukraine, les élus du groupe La France insoumise (LFI) ont annoncé à la mi-journée qu’ils avaient entériné la décision de s’y opposer, lors d’une réunion du groupe qui s’est tenue dans la matinée.

« Acceptons-nous que la France, puissance nucléaire, se mette en situation de guerre face à la Russie, puissance nucléaire ? », a asséné l’« insoumis » Arnaud Le Gall, lors d’un point presse mardi matin. « Le reste, c’est du simulacre », a-t-il ajouté, en disant considérer l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et dans l’OTAN comme « inacceptable ».

Dimanche, le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, avait aussi exprimé des réserves sur ce vote, lors d’une interview sur RTL : il a estimé que « l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, ou l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN » sont « des lignes rouges », et qu’il « n’était pas question » pour lui de voter « en faveur de ce texte ».

Même discours chez les communistes. « Nous n’allons pas dire non à la solidarité avec l’Ukraine, mais non à l’escalade de guerre », a argumenté mardi le député Sébastien Jumel.

« Vous pensez vraiment que l’OTAN est un agresseur de la Russie ? Les pacifistes sont à l’ouest, mais les missiles sont à l’est », a réagi mardi matin Olivier Faure sur Franceinfo à l’adresse des « insoumis ».

Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, avait déclaré pour sa part mardi matin sur France 2 que son parti s’abstiendrait lors du vote. « Sur ce texte dont nous pouvons soutenir le principe, il y a des lignes rouges », dit-il, en évoquant l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN.

« Ambiguïtés »

Interrogé à sur les propos de M. Bardella, le député Benjamin Haddad (Renaissance) a estimé sur BFM-TV que « le RN est incapable de sortir de l’ambiguïté ». S’abstenir est « une manière de soutenir la Russie », a poursuivi le président du groupe d’amitié France-Ukraine.

« L’abstention, c’est une forme d’ambiguïté. On voit bien que dans ce débat le RN est gêné », a renchéri sur Sud Radio le patron des Républicains, Eric Ciotti, pour qui « nous devons être aux côtés des Ukrainiens ».

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Le premier ministre, Gabriel Attal, doit donner le coup d’envoi des débats vers 16 h 30, avant l’intervention des groupes politiques puis un vote, sans valeur contraignante, attendu vers 20 heures. Dans sa déclaration, le chef du gouvernement doit présenter l’accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour une durée de dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l’artillerie et de la défense aérienne.

A trois mois du scrutin du 9 juin, l’aide à l’Ukraine est devenue un des thèmes-clés de la campagne européenne, particulièrement depuis les sorties d’Emmanuel Macron au sujet de l’envoi de troupes au sol, qu’il n’écarte pas, et du soutien à Kiev, auquel il ne veut mettre « aucune limite ».

Après l’Assemblée, un débat similaire se tiendra au Sénat mercredi.

Le Monde avec AFP

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