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L’approbation de l’accord bilatéral de sécurité avec l’Ukraine révèle la profondeur des dissensions politiques en France

Le premier ministre, Gabriel Attal, s’adresse aux députés à la fin du débat sur le soutien de la France à l’Ukraine, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 12 mars 2024.

Une concorde introuvable sur les termes du soutien à Kiev. Le débat puis le vote organisé à la demande du gouvernement, mardi 12 mars à l’Assemblée nationale, sur l’accord bilatéral de sécurité entre la France et l’Ukraine, a confirmé l’étendue des dissensions qui traversent la scène politique française sur la réponse à apporter à l’invasion russe.

A l’ouverture du débat, tenu dans le cadre de l’article 50-1 de la Constitution, le premier ministre, Gabriel Attal, a martelé, dans un discours d’une demi-heure, l’importance d’un soutien de la représentation nationale à cet accord signé le 16 février. « Voter contre, c’est signifier à nos alliés que la France tourne le dos à son engagement et à son histoire. (…) S’abstenir, c’est fuir ses responsabilités devant l’histoire, trahir ce qui nous est de plus cher », a posé le locataire de Matignon, sous le regard de l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko, qui assistait au débat. L’accord prévoit un engagement de dix ans de la France envers l’Ukraine, avec notamment 3 milliards d’euros de soutien militaire programmés dès 2024.

Le président (MoDem) de la commission des affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, a lui aussi encouragé les députés à soutenir l’accord, tout en soulignant qu’il s’agissait « davantage d’un engagement politique que d’un accord bilatéral appelé à être formellement ratifié ou approuvé ». Le vote des députés sur cet accord étant non contraignant.

In fine, le texte a reçu le soutien d’une majorité de députés, avec 372 voix pour et 99 voix contre. Les élus du camp présidentiel, les socialistes et Les Républicains (LR) ont quasiment tous voté pour. En revanche, ceux de La France insoumise (LFI) et du Parti communiste français (PCF) ont rejeté cet accord noué avec l’Ukraine, sur le modèle de ceux déjà conclus avec sept autres pays occidentaux, dont l’Allemagne, le Canada ou l’Italie. Si le résultat de ce vote symbolique n’a rien d’une surprise, il vient réactiver les divergences à gauche sur les enjeux de politique internationale. Et dans le cas plus particulier du conflit russo-ukrainien, une opposition à une éventuelle prochaine intégration de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN.

« Un moment de clarification »

De leur côté, les 88 députés du Rassemblement national (RN) ont jugé opportun de s’abstenir, reprenant ce même argument. Tout en évoquant son soutien au « peuple ukrainien », la présidente du groupe, Marine Le Pen, s’est placée du côté des « millions de Français inquiets », sous le chahut des élus macronistes.

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