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Elections législatives au Portugal : « Le parti populiste Chega pourrait s’imposer comme un protagoniste incontournable dans le paysage politique »

A l’instar de l’Irlande, du Luxembourg ou de Malte, le Portugal a longtemps constitué l’une des rares exceptions au phénomène qui a vu l’entrée d’élus de partis populistes d’extrême droite aux Parlements nationaux de la plupart des pays de l’Union européenne. Les élections législatives d’octobre 2019 ont mis fin à cette singularité en permettant au parti Chega (« Ça suffit »), créé au printemps de la même année, d’accéder au palais de Sao Bento, siège du Parlement portugais, à Lisbonne, avec un total de 1,29 % du total des suffrages exprimés sur la scène nationale.

L’unique représentant en est alors le président fondateur, André Ventura, docteur en droit, jusqu’alors habitué des plateaux télévisés en tant que commentateur de football et récent transfuge du Parti social-démocrate (PSD, centre droit). Plus de deux ans plus tard, en janvier 2022, à la suite d’une dissolution causée par le rejet du budget en octobre 2021, ce même parti parviendra à faire élire douze députés lors d’élections dont sortira une majorité absolue pour le Parti socialiste du premier ministre sortant, Antonio Costa.

En novembre 2023, Antonio Costa a démissionné soudainement à la suite de la révélation de son implication dans une affaire de corruption demeurée obscure à ce jour. Cette dernière s’inscrit dans une longue série d’affaires impliquant les deux principaux partis du pays, tant sur le continent que sur l’île de Madère, et ayant entraîné une tension croissante entre les pouvoirs politique et judiciaire.

« Nettoyer le Portugal »

C‘est ainsi que les Portugais se voient de nouveau appelés à se rendre aux urnes le 10 mars. Cette fois, à quelques jours du scrutin, les sondages semblent s’accorder à prévoir une courte victoire de l’Aliança Democratica – coalition composée du PSD de Luis Montenegro, le parti de centre droit éloigné du pouvoir depuis 2015, et de ses alliés historiques que sont le Centre démocrate et social – Parti populaire (démocrate-chrétien) et le Parti populaire monarchiste –, suivie du Parti socialiste, désormais dirigé par l’ancien ministre démissionnaire d’Antonio Costa, Pedro Nuno Santos.

Surtout, le parti Chega, dont la promesse de « nettoyer le Portugal » et d’en finir avec « les planques et la corruption » en dit long sur sa nature essentiellement populiste, est crédité d’un total de voix allant de 12 % à 20 % en fonction des différents sondages.

Tout au long d’une campagne électorale marquée essentiellement par les thèmes de la santé, de l’éducation, du logement et du pouvoir d’achat, le parti Chega et son leader, André Ventura, ont confirmé leur caractère populiste en reproduisant les recettes qui ont fait le succès des mouvements populistes d’extrême droite dans bon nombre de pays européens : antiélitisme, antipluralisme, revendication d’une participation plus directe du peuple et positions diverses fondées sur une idéologie variable en fonction des circonstances.

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