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L’exceptionnel vase antique d’Autun exposé à Saint-Germain-en-Laye

Un véritable rescapé. C’est le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on pose les yeux sur le vase diatrète d’Autun, exposé au Musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

Le vase diatrète découvert par les archéologues de l’INRAP sur le site de la nécropole de Saint-Pierre-l’Estrier à Autun (Saône-et-Loire).

D’une clarté limpide, avec ses 15 centimètres de diamètre pour 12,6 centimètres de haut, le vase pourrait facilement tenir dans la main. Sur le côté, des lettres en relief s’en détachent pour former les mots « VIVAS FELICITER » (« vis dans la félicité »). En se rapprochant un peu, on peut observer de fines cicatrices qui courent le long du vase. Discrètes preuves du minutieux travail de restauration réalisé par Katja Broschat au Römisch-Germanisches Zentralmuseum, à Mayence, en Allemagne. Une photographie suspendue au mur montre l’état du vase avant sa restauration : en dizaines de morceaux.

« Cette restauratrice est la seule habilitée à travailler sur Toutankhamon, elle passe la moitié de son temps en Egypte, souligne Nicolas Tisserand, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Mais elle a pris ce dossier à bras-le-corps, elle est passionnée ! »

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Le vase a été trouvé dans un sarcophage au cœur d’une nécropole paléochrétienne, lors de fouilles réalisées par l’Inrap en 2020 à Autun, en Saône-et-Loire. Les sépultures découvertes datent du IIIe au Ve siècle. C’est sur cette période de transition pour la ville d’Augustodunum (qui deviendra plus tard Autun) que se concentre l’exposition « D’un monde à l’autre. Autun de l’Antiquité au Moyen Age ». La ville est alors en plein essor : elle abrite notamment de nombreux théâtres, des temples gallo-romains et même un centre d’enseignement supérieur, mais elle commence également à s’imprégner de la culture chrétienne avec la construction d’églises.

Taillé dans un seul bloc de verre

Dans la nécropole, païens et chrétiens se côtoient donc. Outre le vase, les archéologues ont aussi découvert en son sein de nombreux autres objets inhumés, comme des bijoux en or ou des épingles en ambre et en jais. Les restes d’un tissu cousu de fils d’or sont également exposés – ceux-ci pourraient avoir été une tunique portée sur une épaule par un défunt.

Une question demeure néanmoins en suspens : à qui ce fameux vase appartenait-il ? Les archéologues l’ont étudié de près et ont remarqué qu’il avait été réalisé avec une technique bien particulière : il a été taillé à partir d’un seul bloc de verre. D’après Nicolas Tisserand, « on voit de très légères traces d’abrasion manuelle, comme si on avait fait cela avec du sable. On pense qu’il faut cinq ans pour maîtriser la technique puis un an de travail » pour obtenir un tel vase. Celui-ci était donc certainement très coûteux.

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