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Bruno Le Maire : « L’Etat doit reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive »

Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, dans son bureau, à Paris, le 5 mars 2024.

Le ministre de l’économie défend, mercredi 6 mars, son plan d’économies de 10 milliards d’euros pour 2024 devant les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat. Dans un entretien au Monde, il affirme qu’il s’agit d’une première étape. Et se donne l’objectif d’un budget à l’équilibre en 2032.

Vous réclamez 10 milliards d’euros d’économies engagées par le gouvernement cette année. Quitte à faire peser cet effort sur des secteurs d’avenir comme l’éducation ou l’écologie ?

Nous faisons un seul choix : le rétablissement des finances publiques. Il doit nous amener sous les 3 % de déficit public en 2027 et à un budget à l’équilibre en 2032. Réduire les seules dépenses de l’Etat à hauteur de 10 milliards d’euros est une première étape. Nous le faisons sans remettre en cause les grandes politiques publiques défendues par le président de la République : l’environnement, l’éducation, la santé, le travail voient leurs budgets augmenter depuis 2017. A un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins.

« Refroidir la machine » alors que la croissance économique ralentit, n’est-ce pas risquer de casser la croissance, comme ce fut le cas au moment de la crise des dettes souveraines ?

Je vous rassure, on est très loin de l’austérité quand on est à 58 % de dépenses publiques dans le PIB ! Il y a 496 milliards d’euros de dépenses de l’Etat par an, nous faisons une économie de 10 milliards : on va s’en remettre. Nous augmentons le budget de MaPrimeRénov’[aide publique aux travaux d’économie d’énergie], ne laissons donc pas entendre que cela pourrait impacter la vie du bâtiment, c’est faux. Nous réduisons les aides à l’emploi à un moment où le taux de chômage est faible et où les pénuries d’emplois restent importantes, ne disons pas que cela pourrait impacter la croissance. Changeons de logiciel : la dépense publique n’est pas l’alpha et l’oméga de la croissance.

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Le déficit en 2023 sera-t-il beaucoup plus élevé que prévu ?

En raison de la perte de recettes fiscales en 2023, nous serons significativement au-delà des 4,9 %. Ces 10 milliards ne sont pas un coup de rabot mais un frein d’urgence.

Et une première étape ?

Il est légitime que l’Etat donne l’exemple. Mais si vous ne touchez pas aux dépenses sociales, vous ne pouvez pas parvenir à l’équilibre des finances publiques. Il faut donc d’autres étapes et un calendrier.

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