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Au G20, le Brésil plaide pour une taxe mondiale sur les « super riches », sans trouver pour l’instant de consensus

Le ministre des finances brésilien, Fernando Haddad, participe à la réunion des ministres des finances du G20 à Sao Paulo, au Brésil, le 29 février 2024.

Avis de blocage. Les divisions entre puissances ont empêché toute avancée sur les sujets tels que la lutte contre les inégalités ou la réforme de la fiscalité internationale, lors de la réunion des ministres des finances du G20, organisée au Brésil, les mercredi 28 et jeudi 29 février. « Comme cela arrive assez fréquemment, un communiqué [conjoint] n’est pas possible » en raison des désaccords liés aux « conflits géopolitiques », a expliqué, jeudi soir, le ministre des finances brésilien, Fernando Haddad, sans donner plus de détails.

Les désaccords en question portaient essentiellement sur la mention des conflits en cours, à Gaza et en Ukraine, et l’emploi des termes utilisés pour désigner des pays comme la Russie. « Nous avons une guerre contre l’Ukraine, nous avons la terreur du Hamas et nous avons la situation humanitaire à Gaza, et tout cela ne peut pas nous laisser indifférents. Tout cela doit également être discuté ici », avait averti Christian Lindner, le ministre des finances allemand, au début de la rencontre. Dans l’entourage du ministre de l’économie français, Bruno Le Maire, on explique que la France voulait « citer la Russie comme agresseur [et] l’Ukraine comme la victime de l’agression russe ».

Faute de communiqué conjoint, le Brésil a affiché les priorités de sa présidence du G20 en 2024, à savoir la réduction des inégalités, l’allégement du fardeau de la dette − qui asphyxie un nombre croissant de pays en développement − et la réforme de la taxation internationale. Le pays a surtout plaidé en faveur d’une « nouvelle mondialisation ». « Nous devons prendre en compte le changement climatique et la pauvreté comme des défis réellement mondiaux, auxquels il faut faire face par le biais d’une nouvelle mondialisation », a déclaré M. Haddad.

« Une situation insoutenable »

L’ex-maire de Sao Paulo, potentiel candidat à la succession de Luiz Inacio Lula da Silva, a insisté pour que « les milliardaires à travers le monde paient leur juste contribution à l’impôt », avant de suggérer la mise en place d’une imposition minimale des « super riches » à l’échelle internationale.

« Nous avons atteint une situation insoutenable, dans laquelle les 1 % les plus riches possèdent 43 % des actifs financiers mondiaux et émettent la même quantité de carbone que les deux tiers les plus pauvres de l’humanité », a affirmé le ministre brésilien, en s’appuyant sur les chiffres du centre de recherche EU Tax Observatory, hébergé par l’Ecole d’économie de Paris, qui estime que le taux d’imposition des milliardaires ne dépasse pas, en moyenne, 0,5 % de leur fortune.

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