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Le port de l’uniforme à l’école freine la pratique du sport, surtout pour les filles

Les uniformes scolaires, présentés au Palais des Congrès de Béziers (Hérault), le 15 février, sont expérimentés dans certaines écoles élémentaires de la ville, depuis le 26 février 2024.

Dix mille pas et plus. Et si l’uniforme à l’école, dont l’expérimentation en France est à la peine, était un frein à l’activité physique ? Un récent travail ne plaide pas pour sa généralisation. Des chercheurs de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, ont étudié des données de près de 1,1 million d’enfants âgés de 5 à 17 ans dans le monde, dans 135 pays. Selon les résultats de leurs travaux, publiés dans Journal of Sport and Health Science, le 15 février, on constate que, dans les pays où la majorité des écoles exige l’uniforme obligatoire, moins de jeunes ont tendance à respecter les soixante minutes d’activité physique par jour modérée à vigoureuse recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « La proportion de ceux qui suivent les recommandations est de 16 % dans les pays où le port de l’uniforme est courant et de 19,5 % dans les pays où la majorité des écoles n’impose pas le port de l’uniforme », précise Mairead Ryan, chercheuse au département d’épidémiologie de l’université de Cambridge, qui a coordonné ce travail.

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Cette différence est encore plus marquée pour les filles à l’école primaire. Par ailleurs, l’écart entre les filles et les garçons est plus important dans les pays à revenu élevé où les uniformes sont obligatoires, que dans les pays à revenu moyen ou faible. Une étude de 2021 avait mis en avant que l’uniforme dissuade les adolescentes britanniques de participer à certaines activités, le port de la jupe les détournant, par exemple, de la pratique de la roue. « D’autres données suggèrent également que les filles en âge de fréquenter l’école primaire sont plus actives et moins sédentaires les jours où elles ne portent pas leur uniforme habituel », soulignent aussi les chercheurs.

Or, uniforme ou non, moins de la moitié des enfants et adolescents dans le monde respectent les recommandations de l’OMS ; seulement la moitié des garçons et un tiers des filles de 6 à 17 ans, selon l’édition 2022 du « Report Card » de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps). L’écart, constant entre les garçons et les filles, apparaît tôt, entre 2 et 6 ans, et s’amplifie avec l’âge. Parallèlement, la sédentarité atteint des niveaux alarmants, les temps d’écran ne cessant d’augmenter.

Se sentir bien dans son corps

C’est pour cette raison que le gouvernement français a décrété l’activité physique et sportive grande cause nationale et tente de généraliser la pratique de trente minutes d’activité physique quotidienne à l’école primaire. A la lecture de cette étude, on peut se demander si les projets de port de l’uniforme évoqués récemment ne risquent pas de contrecarrer cette politique.

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