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Emmanuel Macron salue la mémoire de Robert Badinter devant les élèves magistrats

Emmanuel Macron pendant la minute de silence en hommage à Robert Badinter, au palais des congrès de Bordeaux, le 9 février 2024.

Ce vendredi 9 février, l’ombre de Robert Badinter plane au-dessus de Bordeaux. Emmanuel Macron vient d’arriver dans la capitale girondine lorsque le décès de l’ancien garde des sceaux de 95 ans, artisan de l’abolition de la peine de mort, est officialisé. Le chef de l’Etat doit visiter un commissariat, puis assister à la prestation de serment de la promotion historiquement élevée d’auditeurs de justice. La journée doit illustrer l’autorité et la fermeté que veut incarner Emmanuel Macron, défenseur, selon ses mots, « du droit à la vie tranquille ». Mais le chef de l’Etat veut d’abord faire part du chagrin de la nation à l’égard d’un « grand homme » que le pays vient, « à coup sûr », de perdre, juge-t-il.

Le président de la République déjeunait une ou deux fois par an en tête à tête avec l’ancien président du Conseil constitutionnel dont il soutenait le combat continu pour l’abolition universelle de la peine de mort. Depuis le salon des portraits du palais présidentiel, Emmanuel Macron, accélérateur de la disparition d’un vieux monde politique, aimait entendre le récit du nonagénaire qui avait connu la guerre, le nazisme et l’effervescence provoquée par la victoire de François Mitterrand en 1981.

Emmanuel Macron entretenait, aux dires d’un conseiller élyséen, une relation mêlant « admiration » et « affection » avec cette figure de la gauche mitterrandienne. Robert Badinter « était aussi pour moi, je dois le dire, un sage au-delà de ses fonctions, qui a toujours permis d’éclairer les décisions les plus délicates », s’émeut le locataire de l’Elysée devant les journalistes, parlant de l’ancien avocat comme d’un « repère » et d’une « conscience ». La panthéonisation de Robert Badinter est envisagée et pourrait être annoncée lors de l’hommage national que l’Elysée orchestre en lien avec la famille du défunt. Mais « ces choses-là prennent du temps », confesse Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours après la cérémonie d’investiture des auditeurs de justice, diplômés de l’École nationale de la magistrature (ENM), au Palais des Congrès de Bordeaux, France, le 9 février 2024.

« La justice est en deuil »

La mort de celui qui parvint à remiser la guillotine au fort d’Ecouen, dans le Val-d’Oise, le jour même où le chef de l’Etat voulait « parler de justice » est un fait singulier, reconnaît le président, qui imagine mettre ses pas dans ceux du grand homme. Comme Robert Badinter, glisse-t-il, en marge de la cérémonie de prestation de serment des élèves magistrats, « je suis aussi sur les grands principes : regardez ce qui va se dessiner avec les lois sur l’avortement et sur la fin de vie ».

Mais, pour l’heure, « la justice est en deuil », annonce la présidente de la cour d’appel de Bordeaux, ouvrant une minute de silence. « Ce jour, dont vous vous souviendrez toute votre vie, sera à jamais marqué par l’empreinte de cet avocat de caractère et de profession, qui combattit sa vie durant pour les Lumières, pour la justice, pour la France, ce qui était pour lui trois fois le nom de son idéal », enchaîne Emmanuel Macron.

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