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Les écoles d’architecture, d’urbanisme et du paysage réunies dans un campus à Marseille

Le campus de l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT) rassemble les écoles d’architecture, d’urbanisme et du paysage, à Marseille.

C’est dehors que tout se joue. Sur les coursives, les escaliers, le long des passerelles ; sur les terrasses en hauteur, qui vous plantent la tête dans l’azur ; à l’abri du vent, au rez-de-chaussée, dans les cours, dans le jardin tropical qui commence à pousser… Conçu pour relier entre eux les différents bâtiments de l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT), campus compact construit en lisière de la ZAC Saint-Charles, qui se développe au pied de la gare de Marseille, ce système de circulation révèle son potentiel au gré de l’appropriation qu’en font les usagers : déjeuner au frais, assis sur marches, travail en groupe autour d’une grande table à l’ombre d’un brise-soleil, atelier bronzage sur le toit où le grand paysage marseillais, de Notre-Dame-de-la-Garde à la tour La Marseillaise de Jean Nouvel, vous encercle à 360°.

Instituer un rapport fort avec l’extérieur était l’un des enjeux de ce projet, qui allait conduire les mille cent étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille à quitter le site de Luminy (9e arrondissement), où ils étaient installés depuis 1968, au milieu du parc des Calanques.

En regard de la densité du programme, qui réunit par ailleurs deux autres établissements d’enseignement supérieur (l’Ecole nationale supérieure de paysage de Versailles-Marseille et l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional de l’université d’Aix-Marseille), la chose n’était pas évidente. Mais tout, dans le projet, y concourt, à commencer par la façade principale, qui s’ouvre en grand sur la porte d’Aix, exhibant son squelette à la ville comme une invitation à y pénétrer.

Agencement compliqué mais joyeux de trois bâtiments différents, construits chacun selon des principes qui leur sont propres, l’école elle-même a quelque chose d’une ville miniature. A défaut d’harmonie, une formidable énergie circule d’un pôle à l’autre, nourrie par la chorégraphie des étudiants qui fait de la structure un théâtre fascinant, unique en son genre.

C’est là l’autre point fort de ce projet que ses architectes ont pensé comme une douce centrifugeuse, propice aux rencontres et aux croisements entre les disciplines. La dimension urbaine s’en est trouvée un peu sacrifiée. Le bâtiment paraît aussi ouvert sur la ville depuis son centre qu’introverti, lorsqu’on l’observe depuis l’extérieur, et c’est dommage. Un peu de porosité n’aurait pas nui à ce nouveau quartier, encore bien froid et minéral, dans lequel il s’érige.

Caractère hybride

Le caractère hybride du projet, son évidente imperfection, reflète sans doute la nature quadricéphale de sa maîtrise d’œuvre. Trop inexpérimentée au moment du concours pour espérer l’emporter seule, l’agence NP2F (qui a, depuis, réalisé l’Adidas Arena de la porte de la Chapelle, équipement phare des Jeux olympiques de Paris 2024) s’est associée à deux équipes de jeunes architectes méditerranéens, les Marseillais Marion Bernard Architectes et les Grecs Point Supreme Architects, et aux doyens parisiens Odile Seyler et Jacques Lucan – le rôle joué par ce dernier, décédé en 2023, dans la création de l’école d’architecture de Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne, apparaissant comme un atout de poids pour la candidature. Complété par l’atelier de paysagistes marseillais Roberta, cet attelage hétéroclite reflète la manière dont se constituent, de plus en plus, les équipes de maîtrise d’œuvre aujourd’hui.

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