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Les « ministères fantômes » du gouvernement Attal

Le gouvernement Attal, lors du premier conseil des ministres après le remaniement, à l’Elysée, à Paris, le 12 janvier 2024.

Pour l’instant, le gouvernement « le plus resserré de l’histoire », vanté par l’Elysée, ressemble surtout à un gruyère. Il y a des trous un peu partout. Aux transports, au logement, à la ville, à la mer, à la biodiversité, aux outre-mer… Après la nomination de quatorze ministres de plein exercice, le 11 janvier, le remaniement reste parcellaire, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ayant décidé de le compléter après le discours de politique générale du premier ministre, prévu mardi 30 janvier. Avec le risque de saper l’efficacité de la machine gouvernementale et d’affaiblir le poids politique des futurs promus d’ores et déjà considérés de second rang.

Pourquoi un tel délai de carence ? L’exécutif le justifie par le souhait que les ministres nommés dans la première vague puissent laisser une empreinte dans l’opinion publique. Sauf qu’en attendant…

A Bercy, où œuvraient, jusqu’au remaniement, pas moins de cinq ministres (économie, industrie, transition numérique, budget, et enfin PME, artisanat, commerce et tourisme), les couloirs gris de l’hôtel des ministres sont déserts. A l’exception du 6étage, où travaillent les équipes de Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique, qui assument temporairement un surcroît de travail.

Dès les annonces du 11 janvier, les cabinets des quatre ministres délégués ont été invités à déménager leur carton, à rendre leurs ordinateurs, leurs téléphones, leur badge d’accès et à rentrer chez eux. Même si des conseillers admettent qu’ils restent, officieusement, en lien avec le cabinet de Bruno Le Maire pour assurer le suivi des affaires courantes.

Roland Lescure (industrie) ronge son frein en attendant la seconde vague ministérielle et a incité ses équipes à quitter Paris quelques jours pour souffler. Thomas Cazenave (budget) est parti à Bordeaux, où vit sa famille. Jean-Noël Barrot (transition numérique), lui, en profite pour « dormir, lire, écrire, ça permet de se concentrer sur l’essentiel », en attendant d’être fixé sur son sort. « On est dans une zone grise. L’organisation des ministères n’a pas été conçue pour des remaniements à double détente », confie-t-il. M. Barrot avait calé plein de rendez-vous au sommet de Davos, qui a eu lieu du 15 au 19 janvier, où il n’a finalement pas pu aller et d’où Emmanuel Macron est revenu avec « plein d’idées ».

« Etre patient et faire preuve d’humilité »

En salle d’attente, quatorze ministres délégués ou secrétaires d’Etat en sursis multiplient, avec fébrilité, coups de fil et rendez-vous discrets pour tenter de rester « en cour » auprès du chef de l’Etat et obtenir les faveurs du nouveau premier ministre. Il y a ceux qui ont reçu quelques assurances de retrouver leur portefeuille, comme Stanislas Guerini (fonction publique), qui continue de gérer les affaires courantes, ou Roland Lescure (industrie), qui pourrait élargir son périmètre à l’énergie. Ceux qui sont donnés partants au gré d’indiscrétions volatiles, comme Clément Beaune (transports), Philippe Vigier (outre-mer) ou Sabrina Agresti-Roubache (ville). Et tous les autres…

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