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Colère des agriculteurs : la plupart des blocages levés en France ; FNSEA et Jeunes Agriculteurs appellent à « un siège de Paris » à partir de lundi

Des barrages ont été levés et la circulation a repris, samedi 27 janvier, sur la plupart des routes et des autoroutes bloquées, mais les agriculteurs, loin d’être tous satisfaits des annonces du gouvernement, s’interrogent sur la suite à donner à leur mouvement.

FNSEA et JA du Bassin parisien annoncent « un siège de la capitale » à partir de lundi

Des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) du Grand Bassin parisien entameront, lundi 29 janvier, un « siège de la capitale », ont annoncé samedi soir les deux syndicats, qui représentent la majorité de la profession au niveau national.

« Dès lundi 29 janvier à 14 heures, les agriculteurs de l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure-et-Loir, l’Ile-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin parisien, entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée », écrivent-ils dans un communiqué. « Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs », ajoutent-ils dans le bref texte.

Samedi en milieu d’après-midi, la Coordination rurale du Lot-et-Garonne a annoncé « monter à Paris » à partir de lundi matin pour « bloquer [le marché de] Rungis ».

Des blocages maintenus dans le Gard

Le mouvement reste diffus, avec des situations qui varient localement à travers la France, et des agriculteurs partagés entre ceux qui estiment avoir obtenu satisfaction et d’autres qui souhaitent relancer la mobilisation après une pause.

Dans le Sud, l’autoroute A9 « a été rouverte sur la majeure partie de son tracé », a annoncé Vinci Autoroutes dans un communiqué. Mais elle reste coupée dans le Gard.

Du côté de l’autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), premier barrage d’agriculteurs à avoir été installé il y a dix jours, le blocage a été totalement levé, et cet axe reliant Toulouse à Bayonne a été rouvert à la circulation à 15 h 25. « On a été entendus, on a eu quelques réponses », même si « tout ne sera pas parfait de suite », a jugé Joël Tournier, l’un des porte-parole du mouvement à Carbonne, avec l’éleveur Jérôme Bayle.

Les agriculteurs doivent lever le dernier barrage dans les Bouches-du-Rhône dans la soirée, a déclaré le préfet du département, Christophe Mirmand, à l’Agence France-Presse (AFP), en annonçant une série de discussions locales sur des sujets comme la gestion de l’eau ou les besoins du secteur en main-d’œuvre étrangère.

Une marche blanche organisée en Ariège

La mobilisation avait été endeuillée, mardi, par la mort accidentelle d’une agricultrice et de sa fille sur un barrage à Pamiers (Ariège). Samedi, plusieurs milliers de personnes participaient dans cette ville à une marche blanche organisée en leur mémoire. « Il y a une foule considérable (…) la solidarité et l’émotion ont dépassé l’Ariège et le monde de l’agriculture », a déclaré Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège.

« Il faut aller plus loin », estime la FNSEA

Pour tenter d’éteindre la révolte montée de campagnes où beaucoup ne parviennent plus à vivre de leur métier, le premier ministre, Gabriel Attal, a dévoilé vendredi des mesures d’urgence en Occitanie, berceau de la contestation. « On ne vous lâchera pas », a-t-il lancé.

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Il a ainsi accédé à quelques-unes des demandes les plus pressantes des manifestants, avec l’abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE, des sanctions lourdes contre trois industriels de l’agroalimentaire ne respectant pas les lois EGalim sur les prix. Les mesures « sont appelées à se décliner sur d’autres sujets », a promis samedi le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau. Il a évoqué des « mesures » qu’il annoncera « la semaine prochaine sur la viticulture », ou encore sur la maladie du mildiou et la « trésorerie ».

« Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin », a affirmé vendredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. La Confédération paysanne veut pour sa part « continuer la mobilisation » pour obtenir « des mesures structurelles ». « Les gens sont excédés par le fait que ce n’est pas les annonces qu’on attendait », a déclaré samedi Lucie Delbarre, secrétaire générale de la FDSEA du Pas-de-Calais. « On a un Etat qui se moque de ses agriculteurs. On le voit bien, c’est une Cocotte-Minute prête à exploser. »

A Narbonne, c’est un bâtiment de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui avait été incendié vendredi après-midi en marge d’une manifestation d’agriculteurs, tandis qu’à Nîmes, un bureau des douanes et huit véhicules ont été brûlés.

Le Monde avec AFP

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