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Paiements : malgré la technologie, la fraude par manipulation persiste

Au comptoir d’une piscine publique de Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), dans la banlieue de Rennes, le 28 mai 2020.

La lutte contre la fraude aux moyens de paiement reste une bataille à mener sur deux fronts : le recours systématique à des technologies de plus en plus sûres d’une part, la vigilance de l’autre pour tenter de faire barrage aux fraudeurs qui contournent ces technologies et misent avant tout sur la manipulation des consommateurs.

Au premier semestre 2023, les fraudes aux moyens de paiement scripturaux (virements, prélèvements, cartes et chèques) ont porté sur 628 millions d’euros, un montant en hausse de 5 % par rapport aux six premiers mois de 2022, selon les chiffres publiés, jeudi 25 janvier, par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP).

La carte, dont la part dans les volumes de transactions dépasse désormais 62 % avec l’envolée du paiement sans contact (+ 16 % en volume, + 21 % en montant), conserve son titre de moyen de paiement le plus visé par les fraudeurs : elle représente à elle seule 93 % des cas de fraude et 42 % du total des montants concernés. Son taux de fraude, c’est-à-dire le montant fraudé rapporté à la totalité des transactions, a légèrement rebondi après deux ans de baisse, en raison de la part croissante des transactions sur Internet, davantage visées.

Outils d’évaluation des risques

Le taux de fraude des paiements sur mobile a en revanche été divisé par trois en un an, un succès que l’Observatoire attribue à la généralisation progressive de procédures d’« authentification forte », qui associent au moins deux facteurs de vérification, par exemple un code et une empreinte digitale, pour enregistrer une carte sur un terminal mobile ou pour valider une transaction au coup par coup.

Autre progrès : celui des outils d’évaluation des risques utilisés par les fournisseurs de services de paiement. Ces méthodes de « scoring » visent à déterminer la probabilité qu’une transaction soit frauduleuse en comparant ses caractéristiques aux données disponibles sur le client, ses opérations antérieures ou ses habitudes de consommation, afin de détecter celles qui sont atypiques.

Ces méthodes permettent par exemple d’empêcher l’utilisation d’un numéro de carte pour un paiement dans un magasin d’un pays étranger si le porteur de la carte a effectué peu de temps auparavant un retrait à un guichet automatique dans sa commune de résidence en France.

Sensibilisation des usagers

Mais la technologie peine encore à faire reculer durablement deux pratiques éprouvées et dangereuses. La première est la fraude aux remises frauduleuses de chèques, qui recourt à des « mules » souvent recrutées sur les réseaux sociaux ou des sites de rencontre, qui encaissent des chèques volés ou falsifiés puis font un virement au fraudeur, lequel s’empresse de disparaître.

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