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Les fonds d’investissement américains fous de foot européen

Le propriétaire de l’Olympique de Marseille, le milliardaire américain Frank McCourt, au stade Vélodrome le 26 février 2017.

Le 24 décembre, les fans de Manchester United ont cru à la magie de Noël. L’arrivée d’un nouveau propriétaire, qui alimentait depuis plus d’un an la rumeur, s’est confirmée. Le milliardaire de la pétrochimie Jim Ratcliffe a bien déboursé 1,45 milliard d’euros pour devenir actionnaire du club. Mais, pour ce montant, le Britannique se contentera de 25 % du capital, de la gestion sportive et celle du stade iconique d’Old Trafford dans lequel il investira 274 millions d’euros supplémentaires.

Le fonds Red Football de la famille Glazer, établie en Floride, propriétaire du club depuis 2005, garde le contrôle de la structure commerciale de Manchester United. Cette machine à cash, parmi les plus performantes du foot européen, lui a déjà assuré une plus-value estimée à 2 milliards d’euros.

Outre-Atlantique, les financiers spécialisés dans l’investissement en capital de la trempe des Glazer ne manquent aucun épisode du mariage le plus ancien, le plus houleux aussi, entre un club de foot européen et un fonds américain. Mais le ticket d’entrée pour racheter un club britannique s’étant envolé, ils se sont trouvé un nouveau terrain de jeu. C’est pour le championnat français qu’ils traversent désormais l’Atlantique. De Nice à Lorient, de Toulouse à Strasbourg, en quelques années, plus de la moitié des clubs de Ligue 1, et même de deuxième division, sont passés sous contrôle étranger.

Lire aussi la chronique (2022) : Article réservé à nos abonnés Football : « Le paysage change, avec la montée en puissance des fonds d’investissement »

En décembre, après des mois de négociations, le propriétaire qatari du PSG a été le dernier d’une longue liste à ouvrir son tour de table à un fonds américain. Qatar Sports Investments (QSI) a cédé 12,5 % du club à Arctos Partners, structure créée il y a moins de cinq ans par deux spécialistes américains du divertissement. C’est justement à des investisseurs financiers, dont Colony Capital, que le fonds souverain du Qatar avait racheté le Paris-Saint-Germain en 2011. Le club de la capitale avait même été le premier, en 2006, à ouvrir ses portes à ces « barbares », comme on surnommait à l’époque les investisseurs en capital.

« Vendre au bon moment »

Toujours en 2023, en juin, le Racing Club de Strasbourg est devenu la propriété de BlueCo, consortium détenu notamment par le fonds Clearlake. En janvier, le milliardaire texan William Foley débarquait à Lorient pour acheter 40 % du club par le biais de sa société Black Knight Football & Entertainment.

A Marseille et à Toulouse, les propriétaires actuels, eux aussi américains, s’activeraient pour céder leur place à des compatriotes. Le businessman de Boston Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille (OM) depuis 2016, est donné partant depuis des mois. Pour le Téfécé, la page RedBird semble prête à se tourner, trois ans après avoir débuté par un chèque de plus de 10 millions d’euros à l’ancien propriétaire. « Ce que fait de mieux un fonds n’est pas tant d’acheter au bon prix que de vendre au bon moment, rappelle Jean-Philippe Bescond, associé-gérant de la banque d’affaires Lazard. A l’exception du PSG, tous les clubs français sont potentiellement à vendre. »

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