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Le pavillon des Sources de Marie Curie pollué par des points de radioactivité jugés sans danger

Le pavillon des Sources de l’Institut Curie, à Paris, le 8 janvier 2024.

Le pavillon des Sources est au cœur du réacteur – ou, plutôt, d’une brûlante polémique. Peut-on détruire ce bâtiment historique du 5e arrondissement parisien, construit entre 1911 et 1914 autour des travaux de Marie Curie (1867-1934), pour édifier à sa place une construction qui hébergera 2 500 mètres carrés de laboratoires ultramodernes, dans le but de favoriser l’innovation médicale ?

Entre ceux qui s’opposent à la destruction de ce « patrimoine symbolique et mémoriel de Marie Curie » et les porteurs de cet ambitieux projet scientifique, la controverse bat son plein. C’est l’Institut Curie, centre de recherche et hôpital de renom consacré à la lutte contre le cancer, qui défend ce programme, destiné à « faire émerger les prochaines découvertes pour lutter contre la première cause de mortalité en France : le cancer ».

La radioactivité du bâtiment, mentionnée à plusieurs reprises lors de la polémique, d’un côté comme de l’autre, a pu inquiéter les personnes qui y ont travaillé. A partir de 1916, en effet, le bâtiment a servi à la préparation de sources radioactives – d’où son nom – destinées aux recherches de Marie Curie et au traitement des cancers. Puis il a accueilli, jusqu’à la fin des années 1980, des recherches sur des matières radioactives. Des personnels de recherche ont continué d’y travailler jusqu’à la fin des années 2000, avant que l’Institut Curie ne décide, en 2018, d’en fermer définitivement l’accès, son projet étant de le dépolluer, puis de le démolir.

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Les mesures de radioactivité réalisées dans ce pavillon, par des organismes extérieurs à l’établissement, se montrent néanmoins rassurantes. En 2003, par exemple, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a dressé un bilan radiologique du bâtiment, qui « a permis de confirmer que les locaux permettaient au personnel de travailler en toute sécurité », indique Tatiana Malherbe, directrice adjointe du centre de recherche de l’Institut Curie.

Des points de contamination résiduelle

En 2016, la société privée Endel a établi à son tour un bilan, localisant quelques « points de contamination » fixés sur les murs, les portes ou les équipements. Des taches qui « ne vont pas partir si on les frotte », fait savoir Marc Ammerich, membre du groupe permanent des experts radioprotection de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Au bout du compte, ces points de contamination résiduelle sont, eux aussi, apparus sans danger pour les personnels, car à des niveaux inférieurs aux seuils de tolérance de l’IRSN. « Le point le plus irradiant, situé sur une huisserie en bois du rez-de-chaussée, correspond à un débit de 6 microsieverts par heure », ajoute l’expert. En clair, si l’on devait rester une heure devant ce point, on recevrait une dose de radioactivité 2 000 fois moindre qu’un adulte passant un scanner abdominal, qui reçoit alors une dose de 12 millisieverts (mSv).

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