Close

Plusieurs migrants dont un enfant meurent en tentant la traversée de la Manche

La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé samedi que plusieurs migrants avaient perdu la vie dans la nuit en tentant la traversée de la Manche. 2024 est l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des traversées par « small boats », nom donné à ces canots pneumatiques de fortune utilisés par les migrants pour rejoindre les côtes anglaises. 

Publié le : Modifié le :

3 mn

Nouveaux drames migratoires d’une année déjà record pour les décès dans la Manche : plusieurs migrants dont un jeune enfant sont morts samedi 5 octobre lors de tentatives de gagner l’Angleterre sur de petites embarcations.

Quatre migrants, dont un enfant deux ans, sont morts dans la nuit de vendredi à samedi au cours de deux drames distincts dans la Manche, selon le bilan communiqué samedi par le préfet du Pas-de-Calais.

L’enfant de deux ans a été découvert inanimé dans une première embarcation et trois migrants adultes sont morts dans une autre embarcation, a indiqué le préfet Jacques Billant, établissant le bilan à 51 personnes mortes dans ces traversées à bord d’embarcations de fortune depuis le début de l’année. Selon le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, les premiers éléments indiquent que l’enfant est mort « écrasé » dans le canot.

« Épouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s’enrichissent en organisant ces traversées de la mort », a écrit le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur le réseau social X.


Le ministre a lui aussi évoqué un enfant « mort piétiné » et un bilan de « plusieurs morts ».

Naufrages en série

Samedi matin, une embarcation de migrants « surchargée » a demandé assistance au navire remorqueur Abeille Normandie, selon le récit à l’AFP de la préfecture maritime (Premar) de la Manche et de la mer du Nord.

Quatorze personnes qui se trouvaient à bord de ce canot ont été récupérées par le navire puis débarquées au port de commerce du Portel. La Premar précise qu’il ne s’agit pas d’un naufrage, l’enfant mort ayant été trouvé dans le canot, pas à l’eau.

Depuis janvier, plus de 25 000 migrants sont arrivés sur les côtes britanniques après avoir traversé la Manche à bord d’embarcations de fortune, un chiffre en progression de 4 % selon des chiffres du ministère britannique de l’Intérieur publiés le 23 septembre.

À lire aussiPourquoi les naufrages de migrants se multiplient-ils dans la Manche ?

Une série de naufrages a fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des traversées à bord de canots pneumatiques de fortune (appelés « small boats »), en réponse au verrouillage de plus en plus fort des accès au tunnel sous la Manche et au port de Calais.

Avant les événements de samedi, au moins 46 exilés étaient déjà morts en 2024 lors de ces tentatives par la mer, contre 12 en 2023.

Dans la nuit du 14 au 15 septembre, huit migrants ont trouvé la mort dans le naufrage d’une embarcation qui venait de quitter les côtes françaises, transportant environ 60 passagers.

Le 3 septembre, au moins douze autres étaient morts quand leur embarcation s’était disloquée au large du cap Gris-Nez dans le pire naufrage de l’année 2024 à ce jour.

Des embarcations de plus en plus chargées

Des migrants sont également morts écrasés ou piétinés lors de tentatives de traversée cette année, comme Dina Al Shammari, jeune femme koweïtienne de 21 ans, morte le 28 juillet écrasée dans un canot surchargé.

Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.

À lire aussiÀ Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants

Selon les autorités britanniques, les embarcations de fortune sont de plus en plus chargées, avec 52 passagers en moyenne contre seulement 13 en 2020.

Entre juin 2023 et juin 2024, 18 % des personnes arrivées par ces bateaux étaient originaires d’Afghanistan, un chiffre en forte baisse, suivi de l’Iran (13 %) et du Vietnam (10 %).

Avec AFP

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top