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Les volets à Paris, une nécessité pour s’adapter au changement climatique parfois difficile à mettre en œuvre

Rue Oberkampf, à Paris, le 16 juin 2022.

Ce message fut un des buzz inattendus de l’été. Au cœur du mois d’août, la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau poste sur le réseau social X un tweet sur la nécessité de se protéger de la canicule imminente. « Aujourd’hui, il va faire entre 35 °C et 40 °C à Paris. Bien des immeubles de béton n’ont pas de volets aux fenêtres. Des familles, des enfants, des personnes malades y vivent. Le réchauffement climatique s’emballe et nous n’avons même pas de volets… Juste des volets », écrit-elle. Le message, objet de railleries, approchera les 2 millions de vues et suscitera plusieurs milliers de commentaires, tels que « Connaissez-vous cette merveilleuse invention qui s’appelle la climatisation ? » ou « Qu’ils mettent des rideaux ! »

Dans les réunions publiques que la Ville de Paris consacre depuis deux ans à la rénovation énergétique des copropriétés, afin de guider les propriétaires souvent déboussolés dans leurs travaux, le sujet des volets arrive pourtant très fréquemment au moment des questions. « Au cours des discussions, le confort d’été et l’habitabilité des logements pendant les canicules revient de plus en plus, constate Dan Lert, adjoint à la maire de Paris, chargé de la transition écologique et du plan climat. Paris est une ville très minérale construite sous un climat tempéré – qui n’est plus le climat présent –, donc les immeubles ne sont pas adaptés. »

Au printemps 2023, une étude de la revue scientifique The Lancet Planetary Health a placé la capitale française en tête des villes d’Europe où le risque de mortalité en cas de canicule est le plus élevé. « Il est en effet question d’un enjeu majeur de santé publique ; il peut faire 70 °C ou même 80 °C sur un toit en zinc. S’il n’est pas isolé, le logement en dessous n’est pas habitable, avec des températures de 30 °C la nuit », poursuit l’élu.

« Il n’existe pas de règle claire »

Or, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) souligne que la présence de volets permet de diminuer la température intérieure de 2 °C lorsque la température extérieure est maximale. Fermer les volets en journée « peut réduire les besoins de climatisation de 60 % », ajoute l’agence de la transition écologique.

Cette solution simple, moins coûteuse que d’autres gestes de rénovation thermique, reste toutefois soumise à autorisation d’urbanisme et peut se heurter au refus des architectes des bâtiments de France (ABF), profession sous tutelle du ministère de la culture, chargée de protéger le patrimoine. A Paris, ville éminemment riche en monuments historiques, 97 % des surfaces bâties sont soumises à l’avis des ABF, dont les trois quarts sont des avis « conformes » – qui s’imposent.

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