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Nouvelle-Calédonie : la loyaliste Sonia Backès demande une "autonomisation des provinces"

Alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences et traverse une grave crise depuis le 13 mai dernier, l’ancienne membre du gouvernement et présidente de la province Sud, la loyaliste Sonia Backès estime dans un discours à l’occasion du 14 juillet, que le « destin commun a échoué » avec les indépendantistes.

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La présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès, a plaidé dimanche 14 juillet pour une séparation des provinces calédoniennes, jugeant, dans un discours particulièrement virulent à l’égard des indépendantistes, que le « destin commun a échoué ».

Dans ce discours diffusé en direct sur les réseaux sociaux à l’occasion du 14 juillet, l’ex-secrétaire d’État a estimé que « le projet d’une Nouvelle-Calédonie institutionnellement unie et fondée sur un vivre ensemble, les uns avec les autres, est révolu ».

Alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie depuis deux mois à des violences liées à une réforme du corps électoral rejetée par les indépendantistes, « nous faisons tous aujourd’hui le constat que l’idéal d’un peuple calédonien a été rejeté par une partie majoritaire de la population indépendantiste », a-t-elle lancé.


Le « monde kanak et le monde occidental ont […] des antagonismes indépassables »

« Nos adversaires politiques prônent une identité propre, où le peuple premier qu’ils représentent majoritairement impose ses règles au-dessus de celles des autres », a également dénoncé Mme Backès, pour qui descendants d’Européens et population kanak ne partageraient pas les mêmes valeurs.

« Au même titre que l’huile et l’eau ne se mélangent pas, je constate à regret que le monde kanak et le monde occidental ont, malgré plus de 170 années de vie commune, des antagonismes encore indépassables », a-t-elle estimé.

« Qu’il s’agisse de leur manière de vivre en société, par la place qui est faite aux femmes par exemple. Qu’il s’agisse encore de leurs systèmes politiques, féodal pour les uns et démocratique pour les autres », a asséné Mme Backès.

Or, « lorsque deux forces s’opposent et que deux camps sont persuadés de défendre légitimement leurs valeurs, ils se retrouvent face à un choix. Celui de s’affronter jusqu’à la mort de l’un des deux ou de se séparer pour mieux vivre », a-t-elle résumé.

« Ainsi, l’autonomisation des provinces peut représenter une opportunité de construction de plusieurs entités distinctes mais complémentaires, où chacun des peuples pourra enfin s’épanouir selon ses propres aspirations », a poursuivi la leader loyaliste, qui souhaite que chaque province « récupère la compétence fiscale qui leur permettra de bâtir la société attendue par sa population ».

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L’accord de Nouméa ne permet pas de couper l’archipel

L’accord de Nouméa signé en 1998 prévoit que, même si les résultats des référendums d’autodétermination étaient différents d’une province à l’autre, « une partie de la Nouvelle-Calédonie ne pourra accéder seule à la pleine souveraineté ou conserver seule des liens différents avec la France ».

La Nouvelle-Calédonie est divisée en trois provinces, la plus importante en terme de population est la province Sud, dirigée par les loyalistes.

La province Nord et la province des Iles sont gouvernées par les indépendantistes.

 

Avec AFP

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