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« L’unique mandat qui doit être retenu du résultat des élections législatives, c’est celui du front républicain »

Les élections législatives ont abouti à la constitution d’une chambre volontiers décrite comme ingouvernable. Depuis, une question se pose avec acuité : comment gouverner et avec qui ? A cette interrogation légitime se succèdent des réponses allant des plus autoritaires aux plus inquiétantes, des plus imprécises aux moins crédibles.

Des appels aux compromis se multiplient, sans que jamais soit énoncé le fondement politique qui en constituerait le soubassement, et nous sommes invités à regarder comment font les Danois, les Allemands ou les Belges, sans considération pour les écarts d’architecture institutionnelle entre ces pays et la France de la Ve République.

Pendant l’entre-deux-tours, des appels à des gouvernements d’union nationale ont été lancés, avec leur cortège d’implications : des négociations à n’en plus finir sur des projets de lois, sur l’attribution de postes ministériels équivalents au poids des groupes politiques à l’Assemblée nationale, voire sur un pot-pourri des « meilleures » propositions de chaque camp.

Il est pourtant une voie alternative qu’il convient d’explorer. Elle repose sur la seule certitude issue des résultats du second tour : l’unique mandat clair et indiscutable qui doit être retenu du 7 juillet, c’est celui du front républicain et, à travers lui, celui de l’antifascisme.

Les efforts de désistement et les votes barrages l’ont prouvé : c’est au nom de l’épouvante que pouvait constituer l’hypothèse de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN) qu’une telle mobilisation a eu lieu. Or le front républicain n’a pas achevé la tâche qui lui incombe en empêchant l’extrême droite d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale ; son travail ne fait que commencer.

L’autre menace existentielle

De ce point de vue, il est impératif que ce soit sur la base de ce mandat que tout gouvernement en cours de composition doive être constitué. Son programme doit être quasi intégralement consacré à la lutte contre ce qui alimente socialement et électoralement l’extrême droite, et empêcher que, dans trois ans, nous nous trouvions à nouveau face au péril de sa victoire. Quasi intégralement car il faudra aussi qu’un tel gouvernement décide de faire face à l’autre menace existentielle qui pèse sur la France et l’Europe : le réchauffement climatique.

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Que l’antifascisme soit érigé en socle commun de gouvernement de défense républicaine suppose évidemment une lutte sans relâche contre le racisme et contre l’antisémitisme, y compris lorsque ses expressions proviennent de l’intérieur même de groupes qui se revendiquent du combat contre l’extrême droite ; c’en est même, pour de nombreuses raisons, un préalable essentiel. Mais cela suppose aussi de faire de l’éradication des vecteurs du vote en faveur du RN les priorités nationales des politiques publiques de ces trois prochaines années.

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