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Laurence Tubiana, une « femme de gauche et écologiste » louée pour sa capacité à trouver des compromis

Laurence Tubiana, économiste, universitaire et diplomate française, ambassadrice et représentante spéciale de la France pour le changement climatique lors de la COP21 de 2015, à Paris, pendant la conférence sur le climat COP27 à Charm el-Cheikh, en Egypte, le 16 novembre 2022.

Pendant la COP21, la conférence mondiale pour le climat organisée à Paris en 2015, on aurait pu être étonnés par cette femme chaussée de baskets, qui parlait d’une voix fluette, presque enfantine. Il ne fallait pas s’y fier. Laurence Tubiana, alors ambassadrice française pour le climat, pesait lourd dans les négociations et devint l’architecte de l’accord de Paris, texte-clé de la diplomatie climatique. A 73 ans, cette économiste de formation et diplomate aux multiples casquettes est toujours écoutée sur la scène internationale comme en France. Au point que les socialistes, les écologistes et les communistes ont proposé à La France insoumise (LFI) son nom pour briguer Matignon, comme personnalité de la société civile.

« C’est une bonne idée d’aller chercher quelqu’un qui n’est pas dans les appareils partisans pour rassembler plus largement », estime Thierry Pech. Le directeur du cercle de réflexion Terra Nova l’a notamment côtoyée en 2019 et 2020, lorsque tous deux ont coprésidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat, qui rassembla 150 citoyens tirés au sort pour proposer des mesures afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il salue une « grande négociatrice » et une « vraie femme de gauche ».

Cette ancienne conseillère environnement de Lionel Jospin à Matignon, de 1997 à 2002, qui se définit elle-même comme une « femme de gauche et écologiste », a décliné à deux reprises le ministère de la transition écologique sous la présidence d’Emmanuel Macron, tandis que son nom avait déjà été cité pour former de précédents gouvernements.

Capacité à trouver des compromis

A peine dévoilé, son profil s’est vu critiqué par une grande partie des « insoumis », qui l’accusent de proximité avec Emmanuel Macron. Dans les colonnes du Monde, en 2020, Laurence Tubiana dénonçait pourtant « l’incarnation très personnelle du pouvoir » par le président de la République et le « gouffre abyssal entre le discours et les actes » des derniers gouvernements en matière climatique. La haut fonctionnaire est membre du Haut Conseil pour le climat (HCC), chargé d’évaluer les politiques climatiques, depuis sa création en 2018. Au moment où l’instance tanguait, accusée de complaisance à l’égard du gouvernement, « elle s’est battue pour maintenir l’indépendance du HCC bec et ongles », ajoute Magali Reghezza, ancienne membre de l’autorité.

Sa capacité à dialoguer et à trouver des compromis est largement louée. En 2012, alors qu’elle pilotait le débat national sur la transition énergétique, elle est « parvenue à mettre tous les acteurs autour de la table », les pro- et anti-nucléaires, comme le Medef, qui appelait à relancer le débat sur le gaz de schiste. « Elle a obtenu des propositions ambitieuses », qui ont abouti à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte en 2015, raconte Anne Bringault, la directrice des programmes du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère une quarantaine d’associations du secteur.

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