S’en prenant à son tour à Emmanuel Macron et à l’UE, Jordan Bardella tente de mobiliser les foules pour transformer les intentions en votes
Se prêtant, tout sourire, au même bain de foule que Marine Le Pen, Jordan Bardella rejoint la scène du Palais des sports de Paris, pour y déclamer un discours d’environ une demi-heure. Le président du Rassemblement national (RN) et tête de liste aux élections européennes salue d’abord la foule, affirmant sentir « monter la ferveur d’une grande et belle victoire pour la France ».
M. Bardella a commencé sa prise de parole en appelant les électeurs au vote. « Nous pouvons et nous devons infliger à Emmanuel Macron la plus lourde défaite électorale qui soit », a-t-il déclaré, appelant à « démanteler l’industrie du mensonge qui gouverne la France ». Mais « rien n’est fait tant que le peuple français n’aura pas gravé cette victoire dans le marbre du vote », a ajouté Jordan Bardella, sous les acclamations du public.
Après Mme Le Pen, Jordan Bardella s’en est, à son tour, pris à Emmanuel Macron et au camp présidentiel, estimant que « leur bilan ne trompe plus personne, même plus désormais les agences de notation ». Vendredi soir, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la France de AA à AA–. « C’est donc la ruine des Français et la banqueroute pour la France », a affirmé M. Bardella.
Pour le candidat d’extrême droite, le programme de la liste menée par Valérie Hayer se résume à « aller endetter nos voisins », à « l’élargissement de l’Union européenne à trente-sept Etats, dont les Balkans, l’Ukraine, et demain, la Turquie de l’islamiste [Recep Tayyip] Erdogan », à la création d’une « armée européenne et [au] partage de notre arme nucléaire ». S’en prenant aussi à l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Jordan Bardella a affirmé qu’en votant pour sa liste, « jamais, Mme von der Leyen n’aura le pouvoir d’envoyer les fils de France risquer leur vie au combat », faisant référence au soutien de l’Union européenne à l’Ukraine.
« Devant l’instabilité du temps qui vient et face aux grandes convulsions du monde, nous devons bâtir l’Europe du XXIᵉ siècle », a encore déclaré M. Bardella, appelant les électeurs à choisir « entre ceux qui ont mis des milliers d’agriculteurs dans les rues du pays [et] ceux qui les laisseront vivre dignement de leur travail, (…) entre ceux qui ont entravé nos entreprises par une inflation de normes toujours plus contraignantes [et] ceux qui veulent libérer la croissance, (…) entre ceux qui, au nom de l’écologie punitive, veulent interdire d’acheter des voitures à moteur thermique [et] ceux qui veulent laisser la liberté aux automobilistes de pouvoir se déplacer sans se ruiner ».