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Aux Etats-Unis, « le vote de la communauté latino va être déterminant en novembre »

Le consultant politique Mike Madrid, en 2021.

Le républicain Mike Madrid, spécialiste de l’électorat latino, a travaillé pour la campagne de George W. Bush en 2000 et 2004. En 2020, il a été l’un des fondateurs du Lincoln Project, le groupe des républicains anti-Trump. Son livre The Latino Century. How America’s Largest Minority is Transforming Democracy (« le siècle latino, comment la plus grande minorité des Etats-Unis transforme la démocratie », Simon & Schuster, 272 pages) sort le 18 juin.

Votre livre annonce un « siècle latino ». Que voulez-vous dire ?

Pendant deux cent cinquante ans, la population des Etats-Unis a été principalement d’origine européenne. Cela va changer. Dans les huit à dix prochaines années, les habitants d’ascendance européenne représenteront moins de 50 % de l’ensemble de la population américaine. Les Latinos seront la minorité ethnique la plus importante et leur nombre croît de manière spectaculaire. En 1980, les Latinos étaient 14,8 millions aux Etats-Unis, soit 7 % de la population. Maintenant, ils sont plus de 62,5 millions, soit quelque 20 %. En 2060, ils représenteront 30 % des habitants. Ce phénomène changera l’identité américaine et la perception que l’Amérique a d’elle-même.

La population hispanique elle-même a évolué…

Depuis la grande récession de 2007-2008, l’immigration a ralenti. La croissance de la population latino n’est pas liée au nombre de nouveaux arrivants. Elle résulte, pour l’essentiel, des naissances aux Etats-Unis. Aujourd’hui, 67 % des Latinos y sont nés. En 2000, ils n’étaient que 59,9 %. Même si nous fermions les frontières à l’immigration, l’évolution dont nous venons de parler se produirait naturellement, du fait des naissances.

Il est inutile d’essayer de construire un mur pour arrêter cette « invasion latine ». Elle vient. Mais elle n’est pas aussi néfaste que le suggère la droite nativiste. Cette population est plus assimilée, plus mainstream, plus « américaine » entre guillemets, que les générations précédentes. Le nombre de jeunes Latinos de 18 à 24 ans inscrits à l’université a doublé en quinze ans. Ils représentent près de 20 % des étudiants américains.

C’est un nouvel électorat qui arrive. Parmi les adultes, la proportion des Latinos nés aux Etats-Unis est passée de 45 % en 2007 à 55 % en 2019. Leurs perceptions sont radicalement différentes. Pour les électeurs récemment naturalisés, l’existence est définie par l’expérience de l’immigration. Ce n’est pas le cas des autres. Malheureusement, nous continuons à avoir cette vision stéréotypée selon laquelle les préoccupations des Latinos sont principalement celles des immigrés.

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