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#Metoo à l'hôpital : l'État annonce une formation obligatoire et des enquêteurs spécialisés

Une formation aux violences sexistes et sexuelles sera rendue obligatoire à partir de 2024 pour les professionnels du monde médical, a annoncé vendredi le ministère de la Santé. La création d’une équipe nationale d’experts enquêteurs spécialisés et un accompagnement des victimes figurent parmi les mesures promises par l’État français après les scandales de la vague #Metoo dans les hôpitaux du pays.

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Le monde médical se remet en question après les révélations du #Metoo Hôpital. Tous les personnels des hôpitaux et Ehpad publics vont devoir suivre une formation aux violences sexistes et sexuelles, a indiqué vendredi 31 mai le ministère de la Santé en présentant une série de mesures.

Cette formation « sera rendue obligatoire à partir de 2024, avec un délai de 3 ans, pour tous les professionnels travaillant dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière », a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Le 10 avril, l’infectiologue Karine Lacombe accusait le célèbre urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement sexuel et moral. Le Dr Lacombe assure qu’en 2003, alors qu’elle était interne à l’hôpital parisien Saint-Antoine, où il travaillait également, les étudiantes internes changeaient de planning de garde pour ne pas avoir à travailler de nuit avec lui. Depuis ces révélations, les témoignages d’internes contre leurs supérieurs masculins pleuvent. Le #MeTooHôpital est en marche.

Une équipe nationale d’enquêteurs spécialisés

Parmi les autres mesures annoncées par le ministère de la Santé, près d’un mois après les accusation du Dr Lacombe, figurent la création d’une équipe nationale d’experts enquêteurs spécialisés, pour venir en aide aux établissements de santé en cas de signalement de violences sexistes et sexuelles.

Aujourd’hui, les perspectives que les enquêtes puissent aboutir après un signalement sont trop faibles, estime le ministère de la Santé. 

L’équipe spécialisée « permettra de professionnaliser les enquêtes » et de « prévenir l’entre-soi », pour éviter notamment l’étouffement des affaires.

« Ligne d’écoute dédiée » et « accompagnement » des victimes

Par ailleurs, le ministère va confier à une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes le soin de mettre en place « un dispositif d’accompagnement », avec une « ligne d’écoute dédiée » et « un accompagnement psychologique, médical, et professionnel des victimes ».

L’État va également créer un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles pour « mesurer l’ampleur du phénomène et suivre son évolution dans le temps ainsi que l’impact des mesures » de prévention.

 

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Mercredi, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées près du ministère de la Santé pour appeler à « lutter contre les violences sexistes et sexuelles » dans le milieu médical et « exiger des mesures concrètes », avant qu’une délégation ne soit reçue.

L’Ordre des médecins a aussi promis une plus grande attention aux violences sexistes, et va procéder à une enquête professionnelle auprès des médecins dont les résultats seront connus au mois d’octobre. 

« Il est urgent de mettre fin à des pratiques intolérables. Ce n’est pas seulement l’hôpital mais l’ensemble du secteur (de la santé) qui doit réagir et agir », a indiqué le ministre de la Santé Frédéric Valletoux, cité dans le communiqué.

Avec AFP

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