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Elections européennes 2024 : pour Valérie Hayer, une campagne dans l’ombre de l’exécutif

Meeting de Valérie Hayer à Paris, le 7 mai 2024.

Sous un beau soleil de printemps, le van de Valérie Hayer serpente sur une route départementale au milieu des vignobles du Mâconnais. Ce samedi 25 mai, la tête de liste de la majorité présidentielle a rendez-vous dans une ludothèque à Saint-Désert (Saône-et-Loire), 930 habitants. Installée entre une dînette, une pile de jeux de société et une statuette en forme de M Patate, elle écoute deux employés municipaux lui parler de leurs problèmes de trésorerie. Quand une notification sort ses conseillers de leur torpeur.

« Je suis prêt à débattre maintenant avec Mme Le Pen », vient de déclarer Emmanuel Macron au Parisien. La députée du Rassemblement national (RN) lui répond derechef sur X. Elle accepte la proposition du chef de l’Etat « s’il met sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance » aux européennes. « Pff, Marine Le Pen se dérobe ! », commente Valérie Hayer dans un éclat de rire moqueur. Avant de se raccrocher à ses éléments de langage. « Ce serait pourtant très bien que ce débat ait lieu. Cela permettrait une clarification à un moment où, comme l’a rappelé le président, l’Europe est mortelle. »

Ainsi en est-il de la campagne des européennes de Mme Hayer. Aux grands hommes Emmanuel Macron et Gabriel Attal, les grandes manœuvres. A la députée européenne de 38 ans, les figures imposées. Pendant que le premier se démultiplie dans la presse – pas moins de quatre entretiens fleuves au mois de mai – et que le second joute en prime time sur France 2 avec la tête de liste du RN, Jordan Bardella, la candidate de la majorité traverse la campagne au second plan. Comme dans l’épisode de la saison 2 de la série Parlement – une fiction humoristique de France Télévisions sur les coulisses du Parlement européen – dans lequel elle fait de la figuration. « Où est Valérie Hayer ? », fait même mine de s’interroger François-Xavier Bellamy, la tête de liste des Républicains (LR), sur France 2, après le duel entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.

« C’était chié de la faire commencer comme ça »

Elle est pourtant partout, dans les médias, devant les fédérations professionnelles, à passer d’interminables grands oraux, et sur le terrain. Un jour, dans une maison de l’Europe à Angers, pour échanger avec des jeunes volontaires internationaux. Un autre à Besançon, une charlotte sur la tête, sur une ligne de production qui bénéficie de fonds européens. Mais à chaque fois dans l’indifférence, suscitant un mélange d’admiration et de compassion au sein de la majorité. « Elle se fait un nombre délirant de déplacements et de médias et son humeur ne bouge pas d’un iota », souffle le député de Haute-Savoie Antoine Armand, également trésorier de la campagne.

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