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Samsung pointé du doigt sur la réparabilité de ses smartphones

Pour iFixit, un des principaux promoteurs de la réparabilité des appareils électroniques, le constat est amer. Moins de deux ans après avoir conclu un partenariat avec Samsung pour permettre aux utilisateurs du constructeur mondial de smartphones de résoudre eux-mêmes les pannes sur leurs appareils, le compte n’y est pas.

La plate-forme californienne, qui se présente comme « la plus grande communauté de réparation au monde », avec 3 millions de membres auxquels elle propose des pièces détachées, des outils et des tutoriels gratuits de réparation, a décidé de dénoncer cet accord à compter du 1er juin.

Annoncé en août 2022, l’accord prévoyait d’élaborer des tutoriels en collaboration avec Samsung (comme elle le fait avec d’autres entreprises) pour faciliter la réparation de ses terminaux, et donnait accès aux pièces de rechange et outils agréés par la marque. Mais les termes du contrat ont très vite posé problème.

« Ils nous ont obligés à vendre des batteries et des écrans en bloc, ce qui augmente le coût de la réparation si l’on ne doit changer que l’un ou l’autre », explique par exemple Sandra Auboy, chargée du développement en France d’iFixit. Trop de colle serait employée dans la conception des appareils Samsung pour compliquer la réparation des smartphones. La plate-forme reproche également au groupe coréen d’avoir imposé des conditions défavorables aux ateliers de réparations locaux. « Ils préfèrent garder le contrôle de la réparabilité », estime-t-elle.

« On n’a pas vu d’évolution »

Interrogé par la presse américaine, Samsung s’est défendu. « Pour les personnes qui souhaitent profiter de notre programme d’autoréparation, nous proposons des pièces, des outils et des informations certifiés par Samsung pour nos produits homologués », a répondu le conglomérat tout en ajoutant : « Nous sommes fiers du travail que nous avons accompli avec iFixit. Nous ne pouvons pas faire d’autres commentaires sur les détails du partenariat pour le moment. »

Deux ans pouvaient-ils suffire pour conclure à l’échec de la collaboration avec l’entreprise coréenne ? « Dans cet espace de temps, on a déjà vu des partenaires qui ont fait des efforts dans la réparabilité, comme Google, Microsoft, Lenovo ou Fairphone. Bien sûr on ne demande pas à une marque d’être parfaite dans ce laps de temps, mais là on n’a pas vu d’évolution », souligne Mme Auboy.

La démarche a peu de chance d’ébranler le numéro deux mondial des smartphones qui, en 2023, a écoulé 227 millions d’unités pour 19,4 % de parts de marché selon le cabinet IDC. La plate-forme espère, en revanche, que de nouvelles législations telles que celle sur le droit à la réparation adoptée par l’Union Européenne le 23 avril 2024 pourront inciter les constructeurs à adopter de meilleures pratiques. Cette directive impose aux fabricants de mettre à disposition des pièces détachées et des outils à un prix raisonnable et ordonne aux Etats membres de prendre des mesures en faveur de la réparation.

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