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De nouvelles coupes budgétaires planent sur le ministère de la transition écologique

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), le 22 mai 2024.

Le printemps avance et les menaces de coupes budgétaires se rapprochent du ministère de la transition écologique. Après avoir été le secteur le plus touché et avoir déjà perdu 2,2 milliards d’euros lors de la première salve d’économies annoncée le 19 février, le ministre Christophe Béchu sait qu’il sera sans doute une nouvelle fois mis à contribution. D’ici le milieu de l’année, Bercy et Matignon cherchent à nouveau une dizaine de milliards d’euros pour améliorer l’état des finances publiques en coupant des crédits en cours pour l’année 2024. « Nous sommes bien conscients qu’il y aura des efforts à faire », glisse-t-on à l’hôtel de Roquelaure où l’on décrit un Christophe Béchu très attentif à la bonne gestion des finances publiques en tant qu’ancien maire d’Angers.

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A la suite d’indiscrétions d’un des ministres du pôle écologie, la somme de 1,4 milliard d’euros de nouvelles économies circule et plusieurs sources citent une fourchette allant de 1 à 1,4 milliard d’euros. M. Béchu et son entourage appellent à la prudence, n’ayant pas encore reçu le courrier officiel émanant du ministère de l’économie et des finances publiques qui lance le processus, même si des discussions informelles entre les cabinets sont engagées. « Aujourd’hui, on souhaite que les économies demandées soient très largement inférieures aux coupes du début de l’année », prévient le ministère de la transition écologique.

Vu le contexte économique très morose, les négociations s’annoncent serrées pour M. Béchu qui pourrait perdre une nouvelle partie de l’augmentation de budget inscrite dans le dernier projet loi de finances, c’est-à-dire 7 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour l’année 2024. « C’est assez incohérent avec les annonces de septembre, estime Emeline Notari, chargée du suivi des financements de la transition écologique au sein du Réseau Action Climat. Il y a eu tout un travail de définition des trajectoires climatiques, puis un chiffrage pour atteindre les objectifs avec les différentes marches de financement. Et, quelques mois plus tard, on gomme ces efforts, ça pose véritablement un problème car tous les acteurs ont besoin de visibilité. »

« Trop tôt » pour se projeter

Les pistes esquissées pour trouver des économies sont révélatrices des failles de la transition écologique. Comme souvent, l’idée d’aller piocher dans les trésoreries des agences de l’Etat est évoquée, mais d’autres recours montrent que la planification, censée améliorer la coordination des politiques publiques, a encore des progrès à faire. Comme en février, où il avait déjà perdu 1 milliard d’euros, le budget consacré à MaPrimeRénov’, le dispositif qui permet d’aider les particuliers à mieux isoler leur logement, est dans le viseur, selon plusieurs sources. Son augmentation de 1,6 milliard d’euros était pourtant une des victoires revendiquées des macronistes les plus concernés par les questions climatiques.

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