Close

Nouvelle-Calédonie : l’état d’urgence levé mardi matin à Nouméa avec l’objectif de renouer le dialogue

Un barrage installé sur un rond-point du quartier de Montravel, à Nouméa, le 24 mai 2024.

L’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie n’ira pas au-delà de sa durée légale de douze jours. L’Elysée a annoncé, dans la soirée du dimanche 26 mai, heure de Paris, la levée de cette mesure d’exception à partir du mardi 28 mai à 5 heures du matin à Nouméa (20 heures lundi, heure de Paris).

La fin de l’état d’urgence doit « permettre les réunions des différentes composantes du FLNKS [Front de libération nationale kanak et socialiste] et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d’appeler à leur levée », a expliqué la présidence dans un communiqué. L’état d’urgence avait été instauré le 16 mai à Nouméa (le 15 mai, heure de Paris) « pour assurer le maintien de l’ordre », trois jours après le début de violences qui ont, jusqu’à aujourd’hui, fait sept morts.

Le détonateur de ces heurts avait été l’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins dix ans. Les partisans de l’indépendance, dont le FLNKS, jugent que ce dégel risque de « minoriser » davantage le peuple autochtone kanak.

La levée des barrages « nécessaire » pour l’ouverture de négociations

En desserrant les restrictions pour permettre un rétablissement du dialogue sur les nombreux barrages toujours en place, l’exécutif envoie un message au collectif indépendantiste CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) qui est à la pointe la contestation. Car la levée de ces barrages est « la condition nécessaire à l’ouverture des négociations concrètes et sérieuses », a rappelé dimanche la présidence.

La nuit de dimanche à lundi dans Nouméa et son agglomération a été relativement calme, même si des traces d’échauffourées étaient visibles dans le quartier de la Vallée-du-Tir, un bastion indépendantiste, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Ailleurs, de nombreux barrages ont été déblayés, d’autres sont désertés.

La route qui mène à l’aéroport international de Nouméa, très dégradée par endroits, reste jonchée de carcasses de véhicules. Par conséquent, l’aéroport restera fermé aux vols commerciaux jusqu’au 2 juin au moins. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de l’aéroport, décidée au lendemain des émeutes.

Les routes d’accès au Médipôle, le centre hospitalier situé dans la banlieue de Nouméa, sont désormais sécurisées, ce qui devrait permettre une meilleure prise en charge des malades. Ailleurs dans Nouméa, la situation est globalement calme, mais sous une surveillance étroite des forces de l’ordre.

Quelque 3 500 membres des forces de sécurité

L’exécutif a d’ailleurs annoncé, dimanche, l’envoi « dans les prochaines heures » de « sept unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes mobiles ». Au total, quelque 3 500 membres des forces de sécurité seront déployés dans l’archipel, où deux gendarmes sont morts durant les émeutes.

Newsletter

« Politique »

Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique

S’inscrire

Le FLNKS, qui a demandé de « desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation », a admis samedi dans un communiqué qu’« aujourd’hui, l’objectif principal du mouvement indépendantiste [était] d’apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour [la France] ». Emmanuel Macron, lors de son passage sur l’île jeudi, a donné jusqu’à la fin de juin aux élus et responsables politiques de l’archipel, aidés par une « mission de médiation » de trois hauts fonctionnaires, pour trouver « un accord global » qui « puisse être soumis au vote des [Néo-]Calédoniens ».

En déplacement à Berlin dimanche, le chef de l’Etat a, par ailleurs, nuancé ses propos publiés la veille, dans un entretien au journal Le Parisien, sur la possibilité d’organiser un référendum national sur le dégel du corps électoral. Cette possibilité relève d’une simple « lecture de la Constitution » et n’est « pas une intention », a-t-il assuré.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top