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Climat : pourquoi la viande de bœuf émet-elle plus que les autres ?

Un abattoir à Sainte-Cécile, dans le nord de la France, en 2018.

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 h 30. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.

La question de la semaine

« Bonjour, dans le podcast les invités disent tous qu’ils arrêtent de manger de la viande et surtout de la viande de bœuf. Est-ce qu’il y a un problème en particulier avec le bœuf ? Je ne comprends pas comment une viande peut polluer plus qu’une autre ? » Question posée par Martha à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr.

Ma réponse : La viande de bœuf est de loin la plus émettrice des viandes, principalement pour deux raisons : d’abord, les vaches sont des ruminants et émettent du méthane, un gaz à effet de serre très réchauffant. Ensuite, la production d’alimentation pour la filière bovine entraîne de la déforestation, ce qui accentue le réchauffement climatique.

Tout cela est expliqué en détail dans cet épisode de « Chaleur humaine » avec la chercheuse Carine Barbier, spécialiste de l’impact carbone de l’alimentation en France. Vous pouvez écouter le podcast ici. Vous pouvez en lire de larges extraits en version texte en cliquant ici.

1/Pourquoi le bœuf plus que les autres viandes ?

Pour une raison simple : les vaches sont des ruminants et leur mode de digestion est particulier. Ce qui fait qu’elles émettent du méthane, par leurs rots. Or, le méthane est un gaz à effet de serre extrêmement puissant, puisqu’il a un pouvoir de réchauffement climatique 28 fois supérieur à celui du CO2. On peut traduire ce poids carbone en équivalent CO2.

C’est le méthane émis qui cause une différence si importante avec le poulet, par exemple, ou le porc, selon les détails que fournit la chercheuse Carine Barbier : un kilo de bœuf va émettre à peu près 14 kilos de « CO2 équivalent » alors que 1 kilo de porc va émettre trois fois moins, à peu près 4 kilos de gaz à effet de serre, et la volaille encore la moitié, à peu près 2 kilos de gaz à effet de serre. « Dans ces chiffres, on a à la fois les émissions des ruminants, mais aussi les émissions liées à l’alimentation de ces animaux d’élevage », explique-t-elle.

Les porcs et les volailles sont ce qu’on appelle des monogastriques, avec un système digestif différent et n’émettent pas dans les mêmes volumes. Plus généralement, les vaches ont besoin de plus de ressources et de plus de surface pour grandir que la plupart des autres animaux d’élevage.

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