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« Aide à mourir » : la majorité à la recherche d’un consensus lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale

La ministre de la santé, Catherine Vautrin, le rapporteur général du texte, Olivier Falorni, et la présidente de la commission, Agnès Firmin Le Bodo, lors d’une réunion de la commission déléguée au projet de loi sur la fin de vie, à l’Assemblée nationale, le 22 avril 2024.

Une « aide à mourir », mais pour qui et comment ? C’est la question vertigineuse à laquelle les parlementaires vont devoir répondre lors de l’examen du projet de loi sur l’accompagnement des malades et de la fin de vie, à partir de lundi 27 mai, à l’Assemblée nationale. Ce texte de vingt et un articles ouvre pour la première fois en France la possibilité d’un accès à une mort médicalement assistée pour les malades incurables et vise, dans le même temps, à améliorer l’offre de soins palliatifs à travers une « stratégie décennale ».

Le gouvernement a prévu « des conditions strictes » à la mise en œuvre de cette « aide à mourir ». « Etre majeur, français [“ou résider de façon stable et régulière en France”, prévoit le texte], en capacité d’exprimer son choix avec discernement jusqu’à la dernière étape, être atteint d’une maladie grave et incurable avec un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme et des souffrances physiques ou psychologiques réfractaires aux traitements », a rappelé le premier ministre, Gabriel Attal, dans un entretien à La Tribune Dimanche du 26 mai.

La ministre de la santé, Catherine Vautrin, se pose en « garante de l’équilibre du texte », alors que près de 3 300 amendements ont été déposés, dont plus de la moitié proviennent du parti Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN), qui s’érigent contre le texte.

Le texte du gouvernement « dénaturé »

Or la volonté de l’exécutif de préserver le cadre du projet dessiné au départ a déjà volé en éclats. Lors de son examen en commission spéciale, les députés de gauche, avec l’appui d’une partie du camp présidentiel, ont modifié certains des cinq critères d’accès à l’« aide à mourir ». Conduisant à « dénaturer » l’esprit du projet, a déploré samedi Frédéric Valletoux, ministre délégué à la santé.

Le texte du gouvernement prévoyait que seuls les malades dont le « pronostic vital » est engagé « à court ou à moyen terme » pourraient voir leur demande d’« aide à mourir » acceptée. Or deux amendements adoptés – l’un de Renaissance, l’autre du Parti socialiste – ont modifié le texte, qui indique désormais que les personnes souffrant d’une maladie incurable « en phase avancée ou terminale » y seront éligibles.

Cette réécriture a été votée par le député (apparenté MoDem) de Charente-Maritime Olivier Falorni, rapporteur général du texte, et par l’une des quatre corapporteurs, Laurence Maillart-Méhaignerie (Renaissance, Ille-et-Vilaine), contre l’avis de la présidente de la commission spéciale, Agnès Firmin Le Bodo (Horizons, Seine-Maritime), ex-ministre d’Elisabeth Borne et cheville ouvrière du projet de loi. Et contre l’avis de Mme Vautrin.

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