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Le soutien à la cause kanak, « fenêtre d’opportunité politique » pour les indépendantistes antillais

Jean-Victor Castor, député (Gauche démocrate et républicaine) de Guyane s’exprime à l’Assemblée nationale, à Paris, le 14 mai 2024.

« Que nos frères Kanak, si loin, si proches, sachent que nous sommes là, avec eux » : c’est avec ces mots que Fabien Canavy, secrétaire général du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES), a introduit, mercredi 22 mai, un webinaire organisé conjointement par ce parti indépendantiste guyanais et par l’Union des travailleurs guyanais, un syndicat proche de la Confédération générale du travail (CGT). Tout au long de cette rencontre de trois heures, diffusée en direct sur les réseaux sociaux, plusieurs intervenants se sont exprimés, en visioconférence : Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, mais aussi les deux députés guyanais, Jean-Victor Castor et Davy Rimane, ainsi que plusieurs représentants martiniquais et guadeloupéens d’organisations indépendantistes locales.

« On a, face à nous, un Etat colonial. Nos pays n’ont jamais été décolonisés », fustige M. Castor, qui siège, comme M. Rimane, au sein du groupe Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale. Selon cet élu du MDES, les militants guyanais et antillais ont « beaucoup d’enseignements à tirer » de l’attitude des autorités françaises en Nouvelle-Calédonie. Francis Carole, conseiller territorial d’opposition à l’Assemblée de Martinique et figure de la mouvance indépendantiste locale, dénonce une stratégie gouvernementale visant à « marginaliser encore plus le peuple autochtone de Kanaky et à parachever la colonisation de peuplement ».

Mais aux Antilles et en Guyane, l’hostilité à la politique menée par le gouvernement sur le Caillou n’est pas l’apanage des cercles indépendantistes. Dimanche 19 mai, les présidents des collectivités territoriales de Guyane et de Martinique, Gabriel Serville et Serge Letchimy, la présidente de région de La Réunion, Huguette Bello, et le président du conseil départemental de la Guadeloupe, Guy Losbar, interpellaient l’exécutif dans une lettre ouverte.

« Nous, élus des outre-mer, demandons solennellement au gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky », écrivaient les quatre présidents ultramarins de gauche dans un texte également signé par le sénateur calédonien Robert Xowie ainsi que par une vingtaine de parlementaires guadeloupéens, martiniquais, saint-martinois, réunionnais et polynésiens. Dénonçant une « trahison de l’esprit et de la lettre des accords de Matignon et Nouméa », les signataires appellent à la « reprise d’un dialogue apaisé avec l’ensemble des parties prenantes ».

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