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Guerre en Ukraine : pourquoi la Crimée reste la priorité de Kiev

Un avion de combat MiG-29 sur la base aérienne de Belbek, près de Sébastopol, en Crimée, le 16 mai 2024

Alouchta, Perevalne, Saky, Simferopol… La nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai a été marquée par de nouveaux bombardements en Crimée, un territoire occupé par les forces russes depuis 2014, mais que l’Ukraine n’entend pas laisser dans les mains de Moscou. Selon plusieurs messages et images diffusés sur les réseaux pro-ukrainiens, des missiles ATACMS à longue portée ont atteint plusieurs localités, situées dans le sud de la péninsule, frappant ici une station radar, là un centre de télécommunications… Deux personnes ont été tuées dans les bombardements, selon les autorités locales.

Ces frappes ciblées sur la Crimée sont quasi quotidiennes, depuis le début du printemps. Chaque nuit ou presque, des missiles et des drones, aériens mais aussi navals, sont lancés par les Ukrainiens sur des installations militaires russes.

L’aérodrome de Belbek, situé dans le sud de la péninsule, a été bombardé deux nuits de suite, entre le 14 et le 16 mai. Plusieurs avions de combat et des systèmes antiaériens y auraient été détruits ou endommagés. La station radar à longue portée du mont Aï-Petri, sur la côte sud, a été touchée le 12 mai. Le 19 mai, c’est une corvette lance-missiles qui a été coulée dans le port de Sébastopol…

Si cette obsession pour la Crimée pouvait sembler légitime lorsque les forces ukrainiennes avaient l’initiative sur le terrain, elle interpelle davantage au vu des difficultés que Kiev rencontre aujourd’hui dans le nord et l’est du pays. Pourquoi disperser ses forces et ne pas les concentrer sur les assauts menés par les troupes de Moscou dans le Donbass et dans la région de Kharkiv ? Les drones et missiles lancés sur les aérodromes et les bases russes en Crimée ne seraient-ils pas plus utiles pour aider les brigades ukrainiennes à contenir les avancées ennemies sur le continent ?

« Priorité stratégique »

Selon les analystes occidentaux, l’Ukraine ne peut pas se permettre de délaisser la péninsule. « La Crimée a été présentée par [le président] Volodymyr Zelensky comme la priorité stratégique de 2024. Les Ukrainiens sont obligés d’y rester actifs, même si leurs préoccupations se trouvent aujourd’hui davantage dans le Donbass et dans la région de Kharkiv », explique Thibault Fouillet, directeur scientifique de l’Institut d’études de stratégie et de défense.

Les succès rencontrés par les Ukrainiens dans la région, où ils ont notamment chassé la flotte russe de la mer Noire du port de Sébastopol, permettent également de contrebalancer les déconvenues rencontrées au Nord et à l’Est, ce qui est utile pour soutenir le moral des troupes et de la population.

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