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Nouvelle-Calédonie : les trois médiateurs d’Emmanuel Macron pour renouer le dialogue

Rémi Bastille, Eric Thiers et Frédéric Potier, les trois hauts fonctionnaires membres de la « mission de médiation et de travail » en Nouvelle-Calédonie nommée par Emmanuel Macron, ici à Nouméa, le 23 mai 2024.

On ne se refait pas. Alors qu’on le pressait de toute part de mettre en place une mission de dialogue transpartisane, composée de négociateurs politiques, Emmanuel Macron a choisi d’emmener sur le Caillou, le 21 mai, trois hauts fonctionnaires inconnus du grand public : Eric Thiers, l’un de ses ex-conseillers, Frédéric Potier, conseiller de l’ancien premier ministre Manuel Valls (2014-2016), et Rémi Bastille, préfet du Doubs. Bien décidé à démontrer, alors qu’on lui suggérait très fortement d’envoyer son ancien premier ministre Edouard Philippe, qu’il serait le seul « politique » capable de dénouer cette crise.

Des trois hauts fonctionnaires, Eric Thiers, 54 ans, est le plus proche du chef de l’Etat, et aussi le plus expérimenté. Fin juriste et républicain convaincu, ce spécialiste de l’œuvre de Charles Péguy, qui dirige le cabinet de la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, depuis février, pilote la mission. Il a été, dans les années 1990-2000, administrateur de l’Assemblée nationale, notamment à la commission des lois. « Je lui dois mes plus beaux succès d’Hémicycle », confie un ancien président de cette commission.

Directeur du cabinet du secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement Roger Karoutchi (2007-2009), au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il est l’un des artisans de la révision constitutionnelle de 2008. Conseiller spécial chargé des questions constitutionnelles de la garde des sceaux Nicole Belloubet en 2017, il est nommé conseiller d’Etat en 2019, puis secrétaire général du Haut-Commissariat au plan en 2020 auprès de François Bayrou, dont il est proche. Membre du comité scientifique de la chaire outre-mer de Sciences Po, il a rejoint le cabinet d’Emmanuel Macron en septembre 2022, comme conseiller institutions et action publique, où il fut l’un des artisans de la réforme institutionnelle qui a mis le feu, ces derniers jours, à la Nouvelle-Calédonie.

« Grand sang-froid »

Frédéric Potier, 44 ans, ne débarque pas non plus en terre inconnue. Cet énarque (promotion Simone Veil, 2004-2006) originaire de Pau est entré dans la carrière comme chef du bureau des affaires politiques et des libertés publiques du ministère des outre-mer durant le quinquennat Sarkozy. Il intègre en 2012 le cabinet du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, comme conseiller chargé des affaires constitutionnelles, de l’intérieur et de l’outre-mer. Puis, en 2014, le cabinet du premier ministre Manuel Valls, comme conseiller outre-mer. Une fonction qu’il conserve auprès du premier ministre Bernard Cazeneuve jusqu’en 2017.

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