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A Marseille, le « livre Gaudin » se referme sans ferveur populaire

Parmi les personnalités présentes aux funérailles de Jean-Claude Gaudin, à Marseille, le 23 mai 2024, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal ; le président de la région Provence-Alpes-Cote d’Azur, Renaud Muselier ; la secrétaire d’Etat à la citoyenneté, Sabrina Agresti-Roubache ; le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu ; l’ancien président de la Républque Nicolas Sarkozy ; Albert II, prince de Monaco ; Brigitte Macron ; le président du Sénat, Gérard Larcher et le maire de Marseille, Benoît Payan.

Un cardinal et des évêques, un prince, un ancien président de la République et l’épouse de l’actuel hôte de l’Elysée. Des parlementaires en rangs serrés et des bataillons d’élus locaux, avec leur écharpe tricolore en évidence. La messe de funérailles de Jean-Claude Gaudin, ancien maire de Marseille et ex-vice-président du Sénat, célébrée jeudi 23 mai dans la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, lui a parfaitement ressemblé. Un résumé de la vie d’un homme politique à la longévité exceptionnelle, fervent catholique et amoureux, jusqu’à l’obsession, des jeux électoraux.

Seule manquait, dans cet après-midi ensoleillé, la ferveur populaire, qui, au même endroit, avait accompagné les obsèques de Bernard Tapie, en 2021, ou celles, plus lointaines, de Gaston Defferre, en 1986. Ce sont 1 500 personnes, jauge officielle, dont 700 invités, qui ont rempli La Major. Mais le parvis de la cathédrale est resté étonnamment dépeuplé au départ du convoi funèbre vers le cimetière de Mazargues (8e) où Jean-Claude Gaudin, mort lundi 20 mai à 84 ans, est désormais enterré dans le caveau familial.

Cette absence de ce que l’ancien maire appelait le « peuple de Marseille », donne l’impression qu’après l’alternance de juin 2020, une page est définitivement tournée dans la deuxième ville de France. « Avec Jean-Claude, on enterre en même temps une vie politique installée depuis très longtemps », constatait ainsi, à la sortie de la cathédrale, le député honoraire (Les Républicains, LR) des Bouches-du-Rhône Guy Teissier, 79 ans, un autre vieux routier de la droite marseillaise.

Lire la nécrologie | Article réservé à nos abonnés Jean-Claude Gaudin, figure de la droite et ancien maire de Marseille, est mort

Jean-Claude Gaudin connaissait parfaitement le chemin qui mène de l’hôtel de ville, sur le Vieux-Port, à la cathédrale La Major. Cinq cents mètres à peine qu’il empruntait régulièrement pour assister à une messe, se confesser, ou simplement échanger avec certains prélats devenus ses amis. Trois jours après son décès d’un arrêt cardiaque dans sa résidence de Saint-Zacharie, dans le Var, le cortège funèbre a symboliquement suivi le même chemin. Il s’est arrêté devant la mairie pour que l’élu « puisse voir une dernière fois les fenêtres de son bureau », ont fait savoir ses proches. Puis, il a franchi au pas le demi-kilomètre restant, longeant cette façade littorale métamorphosée pendant ses quatre mandats, jusqu’au parvis de la cathédrale aux décorations byzantines.

L’ancien édile rêvait de funérailles dans la petite église de Mazargues, son quartier natal tout au sud de Marseille, où il résidait encore dans la maison construite par son père. Mais la crainte d’être obligé de trier les invités à l’entrée a conduit ses amis à voir plus grand.

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