Un passager est mort et plusieurs autres ont été blessés lors d’un vol de la Singapore Airlines, qui a connu de « fortes turbulences » durant son trajet de Londres à Singapour, mardi 21 mai, a annoncé la compagnie. L’avion a dû être redirigé vers Bangkok.
La personne qui a perdu la vie est un Britannique de 73 ans, a annoncé Kittipong Kittikachorn, le directeur de l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok. Sur les « 211 passagers et 18 membres d’équipage » présents à bord du Boieng 777-300ER, trente personnes ont subi des blessures et douze d’entre elles ont dû y recevoir un traitement, ont précisé à la fois Singapore Airlines et l’aéroport. Selon M. Kittikachorn, la plupart des blessés souffrent de chocs à la tête. Sept d’entre eux sont dans un état critique.
L’hôpital Samitivej Srinakarin de Bangkok a déclaré de son côté que 71 personnes avaient été accueillies dans l’établissement, dont six sont grièvement blessées. Parmi les passagers, 56 étaient australiens, 47 Britanniques et 41 Singapouriens, a précisé la compagnie aérienne.
« Nous présentons nos plus sincères excuses pour l’expérience traumatisante vécue par nos passagers et les membres de l’équipage sur ce vol. Nous fournissons toute l’assistance nécessaire pendant cette période difficile », a assuré la compagnie aérienne.
Cent trente-et-un passagers et 12 membres d’équipage, soit une majorité des personnes à bord du vol SQ321, ont finalement pu se poser à Singapour via un autre vol mercredi peu après 5 heures locales (22 heures mardi à Paris), a annoncé mercredi la compagnie. Soixante-dix-neuf passagers et six membres d’équipage, pour certains hospitalisés, se trouvent encore à Bangkok, d’après la même source.
Chute brutale
L’avion du vol SQ321 avait décollé de l’aéroport londonien d’Heathrow et a rencontré de « fortes turbulences » en cours de route, a ajouté Singapore Airlines. L’appareil s’est alors dérouté vers Bangkok et a atterri mardi à 15 h 45, heure locale (10 h 45 à Paris), à l’aéroport Suvarnabhumi, où des ambulances se sont précipitées vers l’avion, sirènes hurlantes et gyrophares allumés.
« A 15 h 35, l’aéroport a reçu un appel de détresse du vol de Singapore Airlines indiquant qu’il y avait des passagers à bord blessés par les turbulences et demandant un atterrissage d’urgence », a annoncé l’aéroport international de Bangkok dans un communiqué.
Une première analyse des données effectuée par le service de suivi des vols Flightradar24 a montré que l’appareil avait subi pendant plus d’une minute des turbulences extrêmes à environ 11 300 mètres au-dessus de la Birmanie, au cours desquelles l’avion s’est violemment élevé puis a plongé à plusieurs reprises. Il aurait notamment effectué une chute de 1 800 m en cinq minutes. Il a ensuite effectué une descente brutale et contrôlée avant de se dérouter vers la capitale thaïlandaise.
Andrew Davies, un passager britannique à bord, a déclaré à la BBC Radio 5 que l’avion avait « soudainement chuté » et qu’il y avait eu « très peu d’avertissement ». « Pendant les quelques secondes qui ont suivi la chute de l’avion, on a entendu un cri terrible et ce qui ressemblait à un bruit sourd », a-t-il raconté, ajoutant qu’il avait aidé une femme qui « criait à l’agonie » et qui avait une « entaille à la tête ». Il a décrit avoir vu des personnes avec des lacérations à la tête et des oreilles qui saignaient : « J’étais couvert de café. Les turbulences étaient incroyablement fortes. »
Des enquêteurs de Singapour envoyés à Bangkok
Le premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, a adressé ses « plus sincères condoléances » aux victimes et à leurs familles et a assuré sur Facebook que son pays « travaillait en étroite collaboration avec les autorités thaïlandaises ».
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Il s’agit du dernier incident en date impliquant un avion Boeing, après l’explosion d’un panneau de fuselage d’un 737 MAX d’Alaska Airlines, en janvier, et deux crashs mortels en 2018 et 2019.
Le géant américain de l’aviation, qui a exprimé ses condoléances, est secoué par des crises multiples liées à des problèmes de production et de contrôle qualité. Il a annoncé en mars le départ de son PDG, Dave Calhoun, à la fin de l’année et fait ces derniers mois l’objet d’une attention accrue de la part des autorités, des régulateurs et de la justice.
