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Passager mort lors d’un vol de la Singapore Airlines : les turbulences de haute altitude « sont très difficiles à prévoir »

L’intérieur du vol SQ321 de Singapore Airline, après un atterrissage d’urgence à l’aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok (Thaïlande), le 21 mai 2024.

Un passager est mort, victime d’une « sévère turbulence », lors d’un vol de la Singapore Airlines, mardi 21 mai, entre Londres et Singapour. C’est lors du survol de l’Asie que le Boeing 777 de la compagnie singapourienne, qui transportait 211 passagers et dix-huit membres d’équipage, a été pris dans un trou d’air.

L’appareil a dû se dérouter vers Bangkok (Thaïlande) pour porter secours à la trentaine de personnes blessées. Une douzaine de passagers ont été hospitalisés. « Ce que l’on appelle des trous d’air sont des courants de vents ascendants ou descendants qui changent brutalement de direction », explique Philippe Evain, commandant de bord d’Air France et ancien président du Syndicat national des pilotes de ligne. Ces phénomènes redoutés se produisent notamment « lorsqu’un avion passe au point de friction entre une masse d’air chaud et une autre d’air froid », décrit un autre pilote d’Air France. « A ce moment-là, l’appareil monte brutalement puis descend tout aussi violemment, ou l’inverse », poursuit M. Evain.

Parfois, indique un autre pilote, « à l’occasion d’une turbulence très violente l’avion peut soudainement gagner ou perdre 4 000 à 5 000 pieds », c’est-à-dire monter ou descendre de 1 300 à 1 500 mètres. Comme lors de ce « vol d’un A330 d’Air France, il y a sept ou huit ans au-dessus des Pyrénées », rappelle-t-il.

« Contourner plus largement les zones orageuses »

Grâce à l’application Flightradar, qui collecte, en temps réel, les données des vols des avions commerciaux dans le monde, « on peut voir que le Boeing 777 perd, à un moment donné, brutalement de l’altitude », signale Franklin Auber, responsable France de la communication de Singapore Airlines.

Les décès après un tel accident seraient très rares. A Air France, la dernière mort d’un passager à la suite d’une turbulence est survenue le 4 septembre 1996. « Il y a plus de vingt-cinq ans à l’occasion d’un vol entre Johannesburg [Afrique du Sud] et Paris, le passager avait pris un écran de télévision dans la figure », se souvient le pilote. C’est justement après cet accident, commente Véronique Damon, commandante de bord sur A220 d’Air France, que « la compagnie a changé les procédures de vol et imposé aux pilotes de contourner plus largement les zones orageuses et d’avoir un radar en état de marche ».

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A en croire un pilote chevronné d’Air France, « il n’y a pas plus de turbulences » à cause du réchauffement climatique qu’auparavant. En effet, fait-il savoir, « les turbulences de haute altitude subissent peu l’influence de la météo ». En revanche, comme le trafic aérien augmente, le nombre d’avions victimes de tels phénomènes progresse de pair.

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