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Les grandes marques de luxe résistent au ralentissement de l’industrie

Des passants devant une boutique Chanel à Pékin (Chine), le 28 mars 2023.

Chanel est toujours dans le peloton de tête. Le groupe a dévoilé, mardi 21 mai, des ventes mondiales de 15,6 milliards d’euros en 2023, « à un niveau record », en hausse de 14,6 % par rapport à 2022. En dépit du poids de son activité en Chine – l’Asie lui procure près de 59 % de ses ventes mondiales –, le fabricant du sac à main Timeless et du parfum N°5 est parvenu à échapper aux difficultés qu’y éprouvent certains de ses concurrents depuis fin 2023 : ses ventes ont progressé de 17,7 % en Asie-Pacifique.

Deuxième marque de luxe au monde derrière Louis Vuitton, filiale du français LVMH, Chanel assure qu’en 2024 elle continuera à « augmenter ses investissements » pour promouvoir sa marque. L’an dernier, le groupe présidé par Leena Nair a investi 2,2 milliards d’euros en publicité et opérations marketing auprès de ses clients. Soit 20 % de plus qu’en 2022. Dans toutes les grandes capitales, comme dans le quartier de Shibuya, à Tokyo, la marque diffuse des films spectaculaires en 3D à la gloire de ses parfums, de ses montres et de ses sacs à main, lignes de produits très rentables.

Le groupe détenu par la famille Wertheimer, première fortune de Suisse, n’est pas le seul à demeurer en croissance. A la surprise générale, Richemont, propriétaire des marques Cartier et Van Cleef & Arpels, a lui aussi dévoilé un exercice 2023 « record » vendredi 17 mai. Détenu par le milliardaire sud-africain Johann Rupert, président du conseil d’administration, le groupe suisse a réalisé un chiffre d’affaires de 20,62 milliards d’euros sur son exercice clos fin mars, en progression de 3 %.

« Dégonflement d’une bulle » ?

Mais, en dépit de ces résultats satisfaisants, les dirigeants de l’industrie du luxe ne peuvent plus nier son évident ralentissement. « Les deux moteurs du marché du luxe que sont les Etats-Unis et la Chine ne tournent plus à plein régime », observe Joëlle de Montgolfier, vice-présidente chargée du secteur de la distribution, du luxe et des produits de grande consommation au sein du cabinet Bain. « Le contexte est plus difficile », a convenu Philippe Blondiaux, directeur financier de Chanel, par communiqué. Les ventes de Chanel ont progressé de 2,4 % seulement en 2023 outre-Atlantique. Or le marché américain est toujours le premier débouché des marques de luxe.

En Chine, la succession de confinements imposés par Pékin à la population pour lutter contre la propagation du coronavirus dans le pays, entre 2020 et 2023, est encore une « cicatrice à vif », a estimé M. Rupert à Genève, lors d’une conférence réservée aux analystes financiers, vendredi 17 mai. A tel point que le retour à bonne fortune de ce marché, eldorado des marques européennes jusqu’en 2020, sera « long », prédit le dirigeant. « Les centres commerciaux sont très calmes. La fréquentation ralentit », a aussi convenu Jonathan Akeroyd, directeur général de Burberry, mercredi 15 mai, lors de la publication des résultats annuels de la marque britannique de luxe. Au cours du premier trimestre 2024, les ventes de Burberry ont plongé de 19 % dans le pays.

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