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Emeutes en Nouvelle-Calédonie : « L’ordre républicain n’est pas rétabli », déplorent les loyalistes

« Le terrorisme ne doit pas gagner », a déclaré Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement (droite) au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, lundi 20 mai, lors d’une conférence de presse à Nouméa. Pour les loyalistes, la priorité demeure d’assurer l’ordre sur un territoire en proie à une violente insurrection indépendantiste depuis le 13 mai.

En conseil de défense, lundi soir à Paris, Emmanuel Macron s’est réjoui de « nets progrès dans le rétablissement de l’ordre », mais les responsables de la droite néo-calédonienne démentent tout réel retour au calme et appellent à de nouveaux renforts. « Nous avions demandé depuis des mois à l’Etat un renforcement des forces de l’ordre et nous déplorons que la réaction n’ait pas été à la hauteur de la situation », a déploré Virginie Ruffenach.

« La priorité n’est pas d’avoir un politique [envoyé par Paris] ici, mais de rétablir l’ordre », a abondé Sonia Backès, la présidente de la province Sud, et ce dans les quarante-huit heures. « Il faut arrêter en métropole de dire que la situation s’améliore, l’ordre républicain n’est pas rétabli », souligne le député (Renaissance) Nicolas Metzdorf, qui a répété qu’il y avait eu, selon lui, « une défaillance du renseignement », « vu la qualité de l’organisation des émeutiers, les cibles touchées en premier, les actions déclinées dans l’ensemble des quartiers, (…) les échanges en amont, la logistique ».

« Une erreur gravissime »

Tous trois ont réfuté l’existence de milices caldoches armées, pourtant évoquées par le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, ces derniers jours. Ils ont préféré insister sur les citoyens ordinaires qui protègent leurs quartiers. « Une milice, ce sont des hommes armés en voiture qui passent dans les quartiers pour tirer. Les citoyens qui mettent des barrages fixes, ça n’a rien à voir », a précisé Virginie Ruffenach.

Le haut-commissariat a fait état lundi de « 240 émeutiers interpellés » depuis le 13 mai. Le procureur, de son côté, a évoqué « 216 mesures de garde à vue, dont 144 pour des atteintes aux biens, 31 défèrements et 11 incarcérations ». Trois enquêtes pour meurtre sont ouvertes.

Pour les loyalistes, rien ne doit entraver le processus parlementaire actuel visant à adopter la réforme constitutionnelle du corps électoral, le sujet qui a mis le feu aux poudres. « Le congrès de Versailles ne doit être ni suspendu ni annulé, ceux qui le demandent donnent raison aux casseurs, aux pilleurs, aux émeutiers », affirme M. Metzdorf. « La présidente de l’Assemblée nationale [Yaël Braun-Pivet], Marine Le Pen, d’autres à gauche font une erreur gravissime » en préconisant une telle suspension, selon lui.

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